Par notre envoyée spéciale à Rabat : Wejden Jlassi
La Conférence Annuelle Africaine Sur la Paix et la Sécurité (APSACO), organisée par l’OCP Policy Center, s’est tenue les 18 et 19 juin à Rabat. Cette troisième édition s’est donnée comme thématique « La place de l’Afrique et son influence dans un monde changeant », et avait pour but principal de mener une réflexion sérieuse et constructive sur les différents mécanismes, opérations et stratégies de maintien de la paix en Afrique, dans un monde en sempiternelle mutation.
A cet égard, des spécialistes du secteur de la sécurité-défense, du monde académique et de la société civile, en provenance des quatre coins du monde, outre des diplomates représentant des Organisations internationales, ont pris par à cette conférence. Résolution de conflit, terrorisme, mouvements migratoires, changement climatique, transition politique, maintien de la paix, coopération inter-africaine et remise en question des liens stratégiques avec les pays du Nord étaient leurs principaux axes de discussion.
Action commune pour la consolidation de la paix et de la sécurité:
Les intervenants ont mis en exergue les défis qui doivent être relevés dans nombreuses zones du continent, en particulier celles qui sont toujours sous tensions et qui sont sujettes aux mutations politiques régionales et internationales, étant donné que ces mutations affectent directement le développement politique et socio-économique de l’Afrique et par conséquent l’efficacité des réformes mises en place à tous les niveaux.
A l’aune des interventions des participants, un diagnostic de la situation africaine a été effectué en faisant le lien avec les transformations que connait le monde.
De leur côté, Karim Aynaoui, directeur général de l’OCP, et Rachid El Houdaigui, senior Fellow et initiateur de l’APSACO ont souligné que l’OCP en tant que Think Tank plaide pour des actions africaines collectives et complémentaires avec les autres think tanks africains afin d’apporter des réponses collectives aux exigences du développement tout en prenant en considération les spécificités de chaque zone et ce dans l’intention de renforcer les capacités des pays africains en terme de consolidation de la paix et de la sécurité.
L’Afrique face au jeu des puissances internationales:
Au-delà des particularismes nationaux, les participants sont tous préoccupés de la place de l’Afrique face aux mutations géopolitiques. Afin de déployer davantage ses ailes sur l’échiquier international, l’Afrique doit impérativement, selon eux, produire des paradigmes de pensée et de vision commune quant au traitement des questions sécuritaires. Il s’agit de déconstruire les paradigmes internationaux et de projeter sa propre subjectivité. Néanmoins, en aucun cas cela ne devrait se faire dans un monde d’opposition entre pays africains, mais de différence positive.
Dans la même veine, les contributeurs ont indiqué qu’une collaboration exhaustive entre les Etats africains fondée sur un socle solide et équitable de partenariat et de coopération avec les acteurs régionaux et internationaux, s’impose.
Au regard de la complexité et de l’ampleur de certaines crises qui gangrènent le continent, les réponses militaires, les interventions extérieures et la multiplication des acteurs étrangers sont loin d’être des instruments efficaces de lutte contre l’instabilité, l’insécurité, ou l’extrémisme violent. C’est la raison pour laquelle la mise en place d’une stratégie efficace et puissante de coopération sud-sud en matière de sécurité est cruciale pour l’instauration de la paix et le développement du continent.
Au terme de cette conférence, les participants ont porté leur loupe sur la nécessité d’un recours africain à des mécanismes favorisant une approche centrée sur le dialogue pour la prévention et la résolution des conflits et l’instauration d’une culture de paix et de tolérance qui s’étend sur tout le continent.