Certains diront que la soirée avait été bénie, que c’était un signe du destin. Il n’aura fallu que quelques minutes, de quoi respirer et reprendre ses esprits pour passer de l’excitation du match de la Tunisie à la fascination du ballet russe du Lac des Cygnes. Retour sur une soirée enchanteresse.
20h. Les aigles s’envolent au Théâtre de Carthage
L’arbitre donne le coup d’envoi du quart de finale Tunisie-Madagascar. Un match crucial pour les aigles de Carthage qui battent de l’aile depuis le début de la compétition sans réellement parvenir à prendre leur envol. Tous les yeux sont rivés sur l’écran géant mis à disposition par le FIC, et les plus fervents supporters agitent machinalement leurs drapeaux tunisiens.
Le ballet ne commence qu’à 22H mais le théâtre est déjà rempli. Loin des mondanités quelque peu pompeuses du ballet russe classique, l’ambiance qui règne est populaire, chaleureuse et familiale. On crie, on chante, on espère ensemble. Puis soudain c’est le drame… L’écran devient noir et les esprits s’échauffent, plus de match? Il faut, le temps de la mi temps, pour revenir à ses esprits et puis il y a toujours (0-0). 15 minutes plus tard, l’image revient ! Mais avec un léger retard. A trois reprises on entend une partie du public s’exclamer. Un but pour la Tunisie? Alors on attend patiemment, les yeux scotchés à l’écran géant , la frappe tunisienne qui ira se nicher au fond de la cage malgache. Ainsi de suite, les supporters exhument à trois reprises. Retournées, contrôles millimétrés, tacles maîtrisées, c’est une vraie danse avant l’heure que nous offre les joueurs.
Il est 21h57. Partout le match est terminé et la Tunisie est qualifiée 3-0 en demi finale de la CAN 2019, partout sauf au théâtre de Carthage qui retient encore son souffle. Mais le temps presse et le spectacle doit continuer, alors place au ballet. Un autre oiseau prend le relais des Aigles de Carthage, le Cygne majestueux de Tchaïkovski.
22h15. Un chant du Cygne pour Tchaïkovski
Le temps d’installer le peu de décors et de nettoyer la scène, le théâtre extérieur se remplit. On danse, on chante, la communion est totale. Une osmose onirique qui laisse petit à petit place au rêve du ballet. 2H30 durant, avec deux pauses, les 40 danseurs russes du ballet de Saint Petersburg exécutent la partition du Lac des Cygnes, composée en 1877 par Tchaïkovski. Pointes, entrechats, manège, pas de bourrée, le ballet redouble de prouesses techniques grâce à la chorégraphie de Konstantin Sergueev. Durant tout le spectacle, la musique enchanteresse du compositeur russe, reconnaissable parmi toutes, raisonne dans le théâtre de Carthage. Une soirée décidément placée sous le signe des fins heureuses, puisque la version du ballet laisse à Siegfried et Odette la possibilité de vivre leur amour. Au terme des 4 actes, les lumières se rallument. C’est un triomphe pour les 4 danseurs étoiles et le reste de la troupe.
Fatigué mais émerveillé, le public vide peu à peu l’amphithéâtre emportant avec lui les souvenirs de cette soirée bénie.

Photo – Page Facebook Festival International de Carthage FIC

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