La conjoncture politique et sécuritaire, au bout de sept mois écoulés de 2014, est dominée par les menaces terroristes et les préparatifs fébriles des élections législatives du 26 octobre, ce qui n’a pas manqué d’avoir des effets pervers sur le niveau des activités touristiques, sur le niveau des exportations de produits industriels, sur le taux de change du dinar ainsi que sur la baisse sensible, soit 26%, des investissements étrangers. Seule embellie et consolation, une bonne récolte de céréales. Il n’y a pas de quoi pavoiser !
Aux termes du deuxième trimestre 2014, les observateurs économiques ressentent une reprise timide et progressive des activités économiques. Cela n’a pas empêché une révision à la baisse des prévisions du taux de croissance du PIB faites par les pouvoirs publics en début d’année, soit 3,8% à 4% selon le budget économique 2014.
Stagnation et légère régression des activités manufacturières et des services marchands sont à l’origine de cette situation d’où la fixation d’un taux de croissance de 2,8% pour la moitié de l’année 2014. Ce bilan confirme les prévisions faites par le FMI en début d’année dans un rapport intitulé Perspectives économiques mondiales qui a consacré un chapitre à la Tunisie.
Il indique que le taux de croissance du PIB en Tunisie dépend étroitement de la possible relance de l’activité touristique d’une part et d’autre part du niveau de la production des phosphates du bassin minier de Gafsa et des exportations du Groupe chimique tunisien de Gabès.Or, le tourisme est handicapé par l’image troublée, sinon polluée, que donne le terrorisme à la Tunisie dans l’opinion publique européenne.
Tandis que les perturbations sociales qui persistent dans certaines carrières de phosphates n’ont pas permis la reprise de la production au rythme de 2010, à savoir 8 millions de tonnes par an, nous demeurons au niveau de 4 à 5 millions de tonnes pour fin 2014 dans le meilleur des cas.
Les prévisions les plus récentes de la Banque mondiale relatives à la croissance économique en Tunisie font état d’une évolution positive lente de la conjoncture avec 2,5 à 2,7% de croissance en 2014 et 3,3% à 3,5% pour 2015. Taux nettement insuffisants pour redresser la situation. Les justificatifs ne manquent pas : une bonne récolte agricole, mais un repli des indicateurs de l’activité manufacturière et exportatrice.
Ridha Lahmar