L’heure est certes grave. L’heure est au recueillement, au deuil. La Tunisie vient de perdre l’un de ses grands bâtisseurs, sinon le dernier. Beji Caïd Essebsi est parti en ce jour où le pays célèbre la République. Le destin a voulu que le nom de BCE soit à jamais lié à la République à laquelle il s’est consacré sa vie durant et qu’il s’est investi à défendre dès son accession à la magistrature suprême.
L’heure est au recueillement et il est important de rappeler à certaines voix leurs obligations morales dans le contexte exceptionnel que vit la Tunisie.
Notre pays vient de perdre un homme d’Etat exceptionnel, un homme qui a traversé l’histoire contemporaine du pays contribuant activement aux côtés de Bourguiba à asseoir les fondements d’un Etat moderne. Un homme qui ne reculait jamais pour s’exprimer librement et exprimer sa façon de voir sans tenir compte des répercussions que cela pouvait avoir sur sa personne. Un homme qui savait dire non quand il s’agit de l’intérêt de son pays.
Un homme qui a su agir et être là quand son pays passait par des moments difficiles. On se rappellera de l’homme qui a su unir toutes les voix dans leurs différences et différends et trouver les solutions qui ont permis au pays de sortir des crises auxquelles il était confronté dès 2011.
Face à tout cela et en reconnaissance à la mémoire de cet homme, il était indispensable pour certains, plutôt que d’aller exprimer leurs vœux pieux sur les plateaux de télévisions étrangères, de s’imposer une certaine retenue et d’éviter de soulever des questions aux intérêts étriqués, alors que Beji Caïd Essebsi, du moins son corps, est toujours parmi nous, que le pays est en deuil et que l’heure n’est qu’au recueillement.
Que toutes les mauvaises langues, les mauvaises fois et les malintentionnés se taisent. Le peuple a besoin de faire le deuil de son président… de son père.
Beji Caïd Essebsi qui avouait avoir tout appris de Bourguiba, a réussi à en être l’illustre héritier en préservant l’Etat tunisien, ses institutions et sa souveraineté.
Il a été le digne héritier du père de la Nation pour devenir en toute logique le second père de cette nation et un défenseur acharné des valeurs de la République.
Le destin le lui a bien rendu, il quitte ce monde le jour de la fête de la République.Son nom restera à jamais attaché à ce symbole de la Tunisie moderne: la République.
C’est comme ça et pas autrement.
Adieu Monsieur le Président. Paix à ton âme.
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