La candidature d’Abdelkarim Zbidi, ministre démissionnaire de la Défense, n’était pas réellement une surprise. Ce n’était qu’une question de temps. Le ministre, dans son souci de respecter l’éthique, a présenté sa démission pour pouvoir se consacrer à la campagne électorale. C’est honorable, mais n’a-t-il pas cédé à son désir d’accéder au pouvoir au détriment de son devoir national en tant que ministre de la Défense ?
Malgré les grandes réussites et les progrès accomplis en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, la Tunisie fait encore face à une situation assez délicate et la menace terroriste persiste. D’ailleurs, c’est valable pour tous les pays du monde.
Une vacance au ministère de la Défense qui risque de durer longtemps
Il faut savoir que, désormais, le poste de ministère de la Défense est vacant, ce qui tombe plutôt mal. Et il semble qu’il le restera pour un bon bout de temps. De fait, pour pouvoir nommer un nouveau ministre, le Chef du gouvernement devra justement en nommer un pour que ce dernier puisse passer par l’Assemblée des Représentants des Peuple (ARP) et obtenir le vote des députés. Mais problème : nous sommes en pleine vacances parlementaires. Plus encore : nous sommes à l’approche de l’élection présidentielle – 15 septembre 2019 – et des élections législatives – 6 octobre 2019 -. Autrement dit, ceci ne laisse pas assez de temps pour prévoir une plénière extraordinaire en vue de voter pour un éventuel remplaçant pour Abdelkarim Zbidi.
En d’autres termes, la Tunisie, malgré un contexte sécuritaire délicat, va se retrouver sans ministre de la Défense pendant près de 2 mois. Le Chef du gouvernement n’aura pas d’autres choix que de nommer un ministre qui assurera l’intérim. Son choix, logiquement, devrait se porter sur Hichem Fourati, ministre de l’Intérieur, ou sur Mohamed Karim Jamoussi, ministre de la Justice. Et selon certains bruits des couloirs, c’est ce dernier qui devrait assurer l’intérim.
Dans tous les cas, Abdelkarim Zbidi a commis une erreur non négligeable en se portant candidat. Il connaissait les risques, à commencer par sa démission du gouvernement. Une fois encore, c’est l’intérêt personnel qui l’a emporté sur l’intérêt de la nation.
F.K