Le suspense a enfin pris fin. Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, a annoncé ce jeudi 8 août 2019 qu’il sera candidat à l’élection présidentielle du 15 septembre 2019. Le Chef du gouvernement, qui est aussi président de Tahya Tounes, s’est exprimé à l’occasion d’une réunion du conseil national élargi du parti organisé ce jeudi. C’était l’occasion pour lui de remercier les membres du parti de l’avoir choisi en tant que candidat à la présidentielle.
« C’est une grande responsabilité que d’être candidat à l’élection présidentielle. Et en termes de responsabilité, j’en sais quelque chose puisque je l’ai assumée pendant 3 ans dans une conjoncture difficile en privilégiant l’intérêt de l’État », a-t-il déclaré.
Endossant, désormais, le costume d’un présidentiable, le Chef du gouvernement a voulu prendre de la hauteur : « La responsabilité est de ne pas répondre au dénigrement et aux diffamations, sachant que j’en subis. Nous avons été accusés d’un bilan négatif. Or, nous avons entamé plusieurs réformes. Il existe des réalisations dont on ne peut parle pas : hausse des pensions de retraites, hausse des aides accordées aux familles démunies et les projets en matière d’énergie renouvelables. J’ai aussi été accusé de faire le show avec la guerre contre la corruption. Or, la guerre était dirigée contre moi », a-t-il lancé.
D’autre part, Youssef Chahed est revenu sur les amendements controversés de la loi électorale. Il a affirmé qu’ils s’inscrivent dans l’optique de la lutte contre la corruption. Pour Youssef Chahed, il s’agit de barrer la route aux évadés fiscaux et aux candidatures folkloriques. « On a toujours dit que j’avais un accord avec Ennahdha en vue de démissionner du gouvernement et de me présenter à l’élection présidentielle. Je ne démissionne pas et je vais me porter candidat ! », a-t-il encore ajouté.
Youssef Chahed vient donc d’annoncer la couleur de ce qui serait l’un des points de sa campagne électorale : Défendre son bilan et Ennahdha en tant qu’un adversaire et non un allié. Avec cette candidature, plusieurs questions doivent néanmoins être posées : puisqu’il ne quittera pas la présidence du gouvernement, comment arrivera-t-il à faire la part des choses entre sa campagne électorale et l’action gouvernementale ? La ligne entre cette action et la campagne électorale est si fine que l’éventualité d’un conflit d’intérêts et d’utilisation des ressources de l’État risque d’être inévitable.
21