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L’expert en économie Moez Joudi a appelé à relativiser le retrait de la Tunisie de la liste des pays soumis à surveillance par le Groupe d’Action Financière (GAFI), annoncée ce vendredi matin à Paris.
S’exprimant vendredi sur les ondes de Radio Med, il a souligné « qu’au au fond, la Tunisie n’aurait jamais dû figurer sur cette liste noire. Par conséquent, ce n’est ni une grande réussite, ni un exploit que de sortir de cette liste ».
Parlant du GAFI, il a rappelé qu’il s’agit d’un groupement créé en 1989 par le G7 qui tente de lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux.
« La Tunisie fait partie du GAFI, et à ce titre, nous devons respecter ses décisions, a-t-il souligné. Avant 2010, nous avons même à un certain temps présidé le GAFI- MENA (Maghreb et Moyen-Orient). Seulement, au classement publié en 2017, la juridiction de la Tunisie a été jugée insuffisante en matière de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent. Le chef du gouvernement avait alors dit que, bien avant la fin de l’été 2017, nous allions sortir de la liste noire. Chaque deux ou trois mois qui passait, il répétait que cette sortie serait pour bientôt. Seulement, il a donc fallu attendre deux ans pour y parvenir grâce à un ensemble de dispositifs adoptés ».
Joudi a raconté à l’occasion cette anecdote.
« Interrogé par le chef du gouvernement au moment de l’inscription par le GAFI de la Tunisie dans la liste noire, l’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a imputé l’entrée de notre pays sur cette liste noire à une faute du site web du GAFI qui n’a pas été actualisé !« .
« Il faut que les crédits contractés à l’étranger aillent aux investissements et à améliorer le circuit du développement, et non à payer les salaires, insiste Joudi. Il faut aussi optimiser les effectifs employés par les entreprises, et non pas ajouter à des équipes pléthoriques« .
H.A.