Nacer Khémir a préféré orienter sa création «le burnous» vers le sens du mur. L’un des murs du palais El Abdellia à la Marsa où s’est tenue la dixième édition du «Printemps des arts». Cette mise en place, voulue probablement par l’artiste, exprime, à notre sens, le désir de Nacer Khémir de susciter le questionnement et l’interrogation. En effet, pourquoi vouloir regarder un mur plutôt que de faire face à la réalité ? Est-ce la médiocrité de la société qu’il rejette et qu’il refuse de voir ? Ou bien parce que ce mur blanc peut offrir un espace de liberté et d’imagination plus prometteur que les mille et une richesses factices de la réalité. On se demande alors si cette orientation spatiale traduit l’état d’âme de l’artiste actuellement ?
Par ailleurs, Nacer Khémir trouve une idée géniale, celle de coller au niveau du visage du burnous un morceau de miroir brisé. Celui ou celle qui regardera le burnous en face, se verra alors à la place de son porteur, transporté vers un monde lointain, celui de l’enfance ou du rêve ou du conte. Le miroir brisé nous interpelle aussi sur notre identité, sur ce que nous sommes réellement et sur ce que nous voulons devenir.
CBM