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Le secrétaire générale de l’Union générale des travailleurs tunisiens, Noureddine Taboubi a révélé qu’il a été conclu malheureusement dans la plus stricte confidentialité un accord en vertu duquel le consortium turc TAV a le privilège d’exploiter l’aéroport d’Enfidha-Hammamet au moyen d’une réduction de 65% et d’un rééchelonnement de la dette, en plus de la garantie de la Tunisie pour les emprunts de la partie turque.
« C’est un dossier très grave, car c’est comme si on a offert à la partie turque gratuitement l’aéroport, a-t-il dit ce lundi 11 novembre à Radio Sfax. Depuis 2008, l’aéroport n’a dépensé aucun sou revenant à la Tunisie. Des dossiers révélés par des gens qui veulent le bien de leur pays et qui se trouvent partout à tous les niveaux de l’administration et à tous les niveaux nous permettent de porter à la connaissance de l’opinion publique ce scandale« .
Taboubi demande l’ouverture d’une enquête pour révéler les circonstances de cet accord, intervenu immédiatement après les élections.
« Des pressions exercées par les ambassadeurs de France et de Turquie »
« Je ne peux pas lancer des accusations de corruption, assure Noureddine Taboubi. Pourtant, ce dossier a été examiné en conseil des ministres, puis devant le conseil d’administration de l’OPAT (Office des ports aériens tunisiens). Sans passer par une large consultation, ou devant l’assemblée des représentants du peuple (ARP). Un gouvernement et un parlement partants auraient dû attendre l’arrivée du prochain gouvernement et du prochain parlement pour décider de telles affaires. Le plus grave, c’est que les ambassadeurs de France et de Turquie ont exercé des pressions dans ce dossier. L’UGTT n’a peur de personne pour dire la vérité et ne veut de mal à personne. Tout le monde parle de la souveraineté nationale dans plusieurs secteurs (sel, pétrole…). Qu’a pu gagner la Tunisie dans cette affaire aussi bien au niveau économique et social ? Et sa souveraineté ? Le partenariat public-privé, voilà ce qu’il a apporté à la Tunisie comme catastrophes ».
Et le patron de la centrale syndicale de conclure: « On veut diaboliser l’UGTT qui a pourtant ses racines dans les profondeurs du sol tunisien et aime le pays. On ne va pas verser dans la surenchère sur le patriotisme de chacun. Viser notre centrale tend à frapper le secteur public et tous les acquis sociaux« .
H.A.