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Le député et dirigeant du mouvement Achaâb, Haykel Mekki a réitéré ses accusations contre le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli.
Mardi 7 janvier le soir, sur les ondes de Radio Monastir, il a indiqué que des soupçons réels de corruption pèsent sur Jemli dans l’affaire d’une ferme agricole appartenant à l’Etat tunisien située dans la banlieue de Tunis, et dans une autre affaire de fermes aquacoles (d’élevage des poissons) à Zarzis.
« Nous avons demandé à Jemli de s’expliquer publiquement et de répondre à ces forts soupçons de corruption, indique Mekki. Autrement, nous saisirons le ministère public pour tirer la chose au clair. Il n’en reste pas moins que Jemli n’est pas le seul dans cette situation, son gouvernement comportant plusieurs membres soupçonnés de corruption. Il y a même des membres de son gouvernement dont les enfants font l’apologie du terrorisme. Un membre a perdu son fils parti combattre aux côtés de Daech dans la ville de Samarra, en Irak, et qui s’est fait exploser. Ce membre du gouvernement Jemli a fait l’éloge funèbre de son fils. Il y a également des membres du gouvernement qui ne possèdent pas le bac. Bref, le gouvernement Jemli est dangereux pour l’avenir de notre pays car il va permettre à Ennahdha de s’emparer de ce qui reste des membres de l’Etat« .
* »Rendre l’Etat aux Tunisiens »
« Il est fallacieux et insidieux le chemin choisi par Jemli, et derrière lui le mouvement Ennahdha qui a fait perdre aux Tunisiens huit bonnes années, déplore le dirigeant d’Achaâb. Pourtant, le mouvement islamiste continue d’opter pour les mêmes démarches et pratiques. S’il vous confie le soin de former le gouvernement, c’est qu’il veut se servir de vous comme décor pour vous faire assumer la responsabilité d’un échec. Il faut bien lui dire: cessez de vous amuser de l’avenir de notre pays et de pratiquer votre politique qui a fait faillite. Il faut rendre l’Etat aux Tunisiens, selon les intérêts des Tunisiens, et non de la Turquie comme s’amusent malicieusement à le faire les dirigeants d’Ennahdha. Il faut donc rassembler toutes les légitimités au sein de ce qu’on appelle un gouvernement du président. Il faut établir une sorte de « coalition historique » afin de reconstruire la Tunisie. Et cela passe par le nécessaire rôle social de l’Etat. Le leader Habib Bourguiba a fondé l’Etat tunisien sur la dimension sociale. Ben Ali a gouverné 23 ans grâce à cette dimension-là. Dès qu’il l’a abandonnée, il est tombé. Malheureusement, il y a dans le pays des mafias qui sont en train d’écraser les classes démunies. Avec courage et amour pour notre pays, il faut nous changer des politiques d’Ennahdha qui ont toutes échoué« .
Prié de donner un pronostic sur le vote du vendredi 10 janvier à l’assemblée des représentants du peuple, Haykel Mekki a estimé que le gouvernement Jemli ne passera pas au moment du vote de confiance à l’ARP.
H.A.