En France, le confinement a été prolongé jusqu’au 11 mai 2020 comme l’a annoncé le président de la République française, Emmanuel Macron. La situation, à cause de cette crise épidémiologique grave liée au coronavirus (COVID-19), est très difficile et de nombreux français vivent dans la précarité. La communauté tunisienne n’est pas épargnée, surtout les étudiants.
Face à leur désarroi, la société civile n’a pas ménagé ses efforts pour leur venir en aide dans ce contexte délicat. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le président de l’Association pour la Promotion de la Coopération et de l’Amitié entre la France et la Tunisie (APCAFT), Rayed Chaïbi, qui a dressé l’état des lieux de la situation dans une déclaration accordée à Réalités Online ce mardi 14 avril 2020.
Une large action de solidarité a été lancée pour récolter des dons afin de soutenir les étudiants tunisiens en France. Selon les données de la Fondation de la Maison de la Tunisie, 104 765 euros ont été collectés jusqu’au 12 avril 2020. L’objectif est d’atteindre les 200 000 euros (capture d’écran ci-après).
Appel à la création d’un fonds de soutien aux étudiants à l’étranger
D’après les données de ce tableau, on constate, selon le président de l’APCAFT, que près de 2800 étudiants tunisiens vivent dans la précarité, et ils ont demandé de l’aide pour pouvoir s’en sortir. « La société civile, épaulée par l’ambassade de Tunisie en France et les consulats, accomplit un travail énorme pour venir en aide aux étudiants tunisiens. Les pouvoirs publics font tout leur possible. Plusieurs structures sont mobilisées : Groupement des Associations du Sud Tunisien – il a livré des denrées alimentaires – ou encore l’Association des étudiants tunisiens de Toulouse. Pas seulement : des citoyens se sont volontairement mobilisés pour venir en aide aux étudiants. D’un autre côté, malgré leur bonne volonté, les associations n’ont pas les moyens de leurs ambitions, d’où la mobilisation de la diaspora tunisienne en France. Cependant, cela reste insuffisant », a-t-il expliqué.
Dans ce contexte, poursuit le président de l’APCAFT, l’État tunisien doit se mobiliser. Il a d’ailleurs rappelé qu’il a formulé une demande adressée au ministre de l’Enseignement Supérieur, Slim Choura, en vue de créer un fonds d’urgence et de soutien aux étudiants à l’étranger. « C’est une urgence absolue. Il est difficile de comprendre pourquoi les autorités tunisiennes n’ont pas encore lancé le fonds en question », a-t-il déclaré, appelant à soutenir l’action des associations et, surtout, à soutenir les étudiants.
Les autorités françaises vont examiner les propositions de l’APCAFT
D’autre part, il ne s’agit pas de soutenir, seulement, les étudiants tunisiens vivant dans la précarité. Pour Rayed Chaïbi, il faut que tous les étudiants internationaux en France puissent bénéficier du soutien adéquat. C’est dans cette optique que le président de l’APCAFT a adressé un courriel au président de la République française, Emmanuel Macron. C’était l’occasion d’appeler à l’élargissement de l’aide exceptionnelle aux étudiants internationaux. Pas seulement : pour le président de l’APCAFT, il faut aussi étudier les mécanismes protégeant les étudiants logés dans des logements privés et qui risquent, de ce fait, d’être expulsés. « Nous demandons la possibilité pour les CROUS – organisme chargé des bourse – de l’ensemble de la France de pouvoir examiner les demandes de bourse d’urgence et d’aides alimentaires de l’ensemble des étudiants français et internationaux », peut-on lire dans le courriel envoyé au Chef de l’État français. Raued Chaïbi nous a assurés que le Conseiller du président, chargé de l’Enseignement Supérieur, a confirmé la réception dudit courriel, et que les propositions seront examinées par les ministères concernés. C’est un très bon signe, et c’est d’ailleurs ce qu’a souligné le président de l’APCAFT. « C’est un début », a-t-il affirmé.