Le combat contre le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2 ou COVID-19) est mondial. Comme les autres pays touchés, la Tunisie est en guerre. Et comme les autres pays touchés, le gouvernement a sorti le grand jeu pour permettre au pays de tenir face à la crise. Un vaste plan de sauvetage d’environ 3,5 milliards de dinars a été débloqué et il comprend des mesures qui sont déjà en phase d’être appliquées.
Pour le gouvernement, l’objectif est clair : sauvegarder les emplois et les entreprises. C’est louable, et ainsi qu’un État doit agir en temps de crise. Mais il existe une question qui a le mérite d’être posée : comment va-t-on financer ces 3,5 milliards de dinars ? Avant le déclenchement de la crise sanitaire, les décideurs politiques n’ont eu de cesse de nous rappeler que la situation économique était difficile, que l’État était incapable d’intervenir à bien des égards et qu’il faut faire des sacrifices.
Il est, de ce fait, légitime de s’interroger sur la provenance de cette grande enveloppe. Certains observateurs ont évoqué l’hypothèse de la planche à billets. C’est plausible. Il faut, aussi, rappeler que la Tunisie a bénéficié de l’aide de ses partenaires historiques, à l’instar de l’Union Européenne (UE) qui lui a accordée une enveloppe de 600 millions d’euros. Le Fonds Monétaire International (FMI) a lui aussi été sollicité et il a, d’ailleurs, accordé à la Tunisie un crédit de 745 millions de dollars. De quoi renflouer les réserves en devise de la Tunisie. N’oublions pas, non plus, l’élan de solidarité constaté depuis le début de la crise.
Toutefois, la facture de l’après-nouveau coronavirus s’annonce très salée. Un jour ou l’autre, il faudra commencer à rembourser les crédits contractés…en devises.
Puisqu’il s’est montré capable d’une prouesse de près de 3,5 milliards de dinars, pour quelle raison le gouvernement n’a-t-il pas sorti cette enveloppe avant pour réformer, à titre d’exemple, la santé, l’économie, l’administration, et stimuler l’économie ?
Bref, tant de questions qui ont le mérite d’être posées. Qui va payer la facture ? Sans doute, le contribuable sera à nouveau sollicité.
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