Dr. Faouzi Addad, ancien Président de la société Tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire, tire la sonnette d’alarme concernant la situation épidémiologique qui sévit en Tunisie.
Face à l’augmentation exponentielle des contaminations et des décès, Addad déplore un manque de stratégie claire de la part d’un gouvernement instable politiquement. Comme-ci cela ne suffisait pas, il fait remarquer qu’une inconscience générale semble s’être installée au sein de la population. En effet, celle-ci fait fi des mesures de sécurité comme le port du masque ou la distanciation sociale.
Selon le médecin, la période du Coronavirus qui s’est déroulée du 2 mars au 27 juin, n’est que les préliminaires d’une situation qui s’annonce d’ores et déjà, catastrophique.
Voici la publication originale de Dr Faouzi Addad:
« La période 1 du covid-19 allant du 2 mars au 27 juin, n’était en réalité qu’une phase d’échauffement de ce qui allait survenir maintenant. Malheureusement nous n’avons pu en profiter pour établir des stratégies claires, et préparer la population à cette vague. L’instabilité politique nous a coûté cher, avec des semaines sans ministre de la santé.
Aujourd’hui Sidi Mehrez est lui-même dépassé. Les cafés sont pleins, les restaurants, les mariages, les rassemblements politiques, les réunions électives, les repas de familles et j’en passe. Une sensation de laisser-aller qui ne trouve pas d explications en dehors de l’inconscience qui met en danger autrui. Les signaux venant du ministère sont de plus en plus rare. Chacun à l’air de se débrouiller à sa manière avec les moyens à sa disposition.
Pas un mot de nos gouvernants comme si on s’était finalement résolu à la stratégie de l’immunité collective sans nous le dire. Pour une maladie peu immunisante on risque de l’atteindre dans 5 ans avec plusieurs répliques entre temps. On a compris, on finira tous par soit être malade soit être porteur d’une immunité croisée ancienne à des coronavirus gentils anciens. Les plus robustes seront épargnés et les plus faibles quitteront ce monde dans le silence le plus total. Je suis encore confiant sur le génie Tunisien et notre capacité de solidarité.
« Je porte un masque pour sauver mes proches » devrait être un slogan sur lequel on doit travailler dans les médias. En attendant des confinements partiels dans les prochains jours me semblent malheureusement inévitables. La courbe grimpe et nous voilà entrés dans la cours des grandes nations. Ne baissons pas les bras. Le combat vient juste de commencer. Que Dieu protège notre pays ».