C’est avec la même énergie que le président de la République, Kaïs Saïed, a sorti ses piques habituelles adressées à ses adversaires politiques et, spécialement mais sans la citer, à Ennahdha. C’était lors de la clôture de la 38ème conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques permanentes et consulaires, organisée au Palais de Carthage mardi 22 septembre 2020.
« Ils ont nommé des personnes pour servir leurs intérêts. C’est presque un crime. Et pourtant, ils sont toujours là », a-t-il lâché devant les diplomates. Autre message envoyé par Kaïs Saïed et, cette fois, l’identité du destinataire ne laisse planer aucun doute : « la Tunisie est un État unique, avec un seul président et une seule diplomatie », a-t-il lancé. Une manière, sans doute, de faire allusion aux rencontres et aux appels téléphoniques du président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), Rached Ghannouchi, et les autres rencontres parallèles avec des responsables étrangers.
Le discours du Chef de l’État était, aussi, l’occasion de confier aux diplomates la dure tâche de préserver les acquis de la diplomatie tunisienne. Une diplomatie qu’il a, pourtant, malmenée depuis son arrivée à Carthage. Selon certains bruits des couloirs, le président de la République aurait du mal à faire confiance aux diplomates issus du ministère des Affaires Étrangères, ce qui expliquerait, peut-être, ses décisions impulsives prises à plusieurs occasions – on se souvient de l’épisode de l’ancien ambassadeur de Tunisie à l’ONU, Kaïs Kabtani -. Kaïs Saïed s’est-il, enfin, décidé de se réconcilier avec ce que l’on appelle dans le milieu « les Enfants du ministère des Affaires Étrangères » ? Il est clair que la diplomatie tunisienne a grandement besoin d’un renouveau pour retrouver son l’éclat d’antan, et plus encore.
F. K