Le ministère public près le tribunal de première instance à Sousse 2 a convoqué ce jeudi 24 septembre 2020 l’homme d’affaires impliqué dans l’affaire d’agression d’un jeune homme de nationalité subsaharienne. L’homme en question comparaîtra devant la justice pour agression brutale et pour atteinte aux bonnes mœurs conformément à l’article 8 de la Loi organique n° 2018-50 du 23 octobre 2018, relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Selon le porte-parole du tribunal de première instance de Sousse 2, Haithem Boubaker qui s’exprimait au micro de Shems Fm, la séance d’audition du suspect a été fixée. Deux jeunes hommes originaires d’un pays subsaharien ont porté plainte récemment contre l’homme d’affaires. Une autre plainte a été également déposée à l’encontre de ce dernier.
Les deux plaignants seraient de nationalité ivoirienne. Âgé de 25 ans, l’un d’entre eux travaillerait en tant que veilleur de nuit dans le salon de thé qui appartient à son agresseur. Il semble que son salaire ne lui a pas été versé depuis 2 mois et non 6 mois, soient 800 dinars en tout.
Depuis quelques jours, le jeune Ivoirien a demandé à son employeur de le laisser surveiller le café de l’intérieur car il ne le faisait que de l’extérieur. Le jeune homme, en fait, était excédé par les fortes chaleurs. L’employeur l’a autorisé à le faire. Toutefois, dès le premier jour, il l’a accusé d’avoir volé l’argent de la caisse du salon de thé, chose que le jeune Ivoirien a rejetée. La suite, nous la connaissons : l’agression que nous avons pu voir dans la vidéo qui a circulé sur Facebook.
Il semble, par ailleurs, que l’employeur n’est pas à son premier coup d’essai pour déstabiliser ses employés. Dans le passé, il aurait déjà accusé 3 autres pour vol juste pour éviter de les payer.
Art. 8 de Loi organique n° 2018-50 du 23 octobre 2018, relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
– Est puni d’un mois à un an d’emprisonnement et d’une amende de cinq cent à mille dinars ou de l’une de ces deux peines, quiconque aura commis un acte ou aura émis un propos contenant une discrimination raciale, au sens de l’article 2 de la présente loi, dans l’intention du mépris ou de l’atteinte à la dignité.
La peine est portée au double dans les cas suivants :
– si la victime est un enfant,
– si la victime est en état de vulnérabilité en raison de son âge avancé, du handicap, de l’état de grossesse apparent, du statut d’immigrant ou de réfugié,
– si l’auteur de l’acte a une autorité de droit ou de fait sur la victime ou s’il a abusé des pouvoirs de sa fonction,– si l’acte est commis par un groupe de personnes, quels qu’ils soient auteurs principaux ou coauteurs.