L’allocution du Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, sur les mesures anti-COVID-19 a suscité de nombreuses réactions dans la soirée du samedi 3 octobre 2020. On ne doute aucunement de la détermination et du sérieux du Chef et de son équipe. Toutefois, les Tunisiens sont restés, pour la plupart, sur leur faim. Les mesures annoncées par Hichem Mechichi comprennent très peu de nouveautés. On savait, en effet, quasiment tout, hormis la séance unique dans la fonction publique le fait que le nouveau coronavirus est désormais une maladie professionnelle.
Il existe, également, des points qu’il faut éclaircir. Pour quelle raison avoir décrété la séance unique pour la fonction publique et non pour l’éducation ? Certains agents administratifs de ce secteur nous ont justement témoignés leur étonnement dans la soirée du samedi 4 octobre 2020. D’un autre côté, on constate que le secteur privé demeure le grand absent de l’allocution de Hichem Mechichi. Seules sanctions ont été abordées. N’est-il pas aussi exposé que le secteur public sur le plan épidémiologique ? D’autre part, la question du télétravail a complètement été délaissée par le Chef du gouvernement, que ce soit pour la fonction publique ou pour le secteur privé. Le télétravail, quand c’est possible, constitue une mesure bien plus efficace que la séance unique. De fait, on aurait pu garder la même durée de travail, mais à distance. Autrement dit : sans les risques des transports en commun – et le casse-tête aussi ! -. Efficacité garantie.
Autre problématique à souligner, et non des moindres : les manifestations culturelles et scientifiques sont désormais suspendues, ce qui a suscité l’interrogation de plusieurs professionnels et même Olfa Youssef, penseuse et écrivaine. Ils considèrent que la culture a été, une fois encore, sacrifiée profit d’autres activités…
Bref, tant de points que l’on aurait aimé que le Chef du gouvernement aborde…
F. K