Cela fait des semaines que le président de la République, Kaïs Saïed, n’a pas adressé ses piques habituelles aux partis politiques en Tunisie. Cette fois-ci, il a choisi de le faire depuis Doha, lors de sa visite d’État au Qatar.
Le Chef de l’État a rencontré une groupe d’intellectuels et de journalistes. Pour lui, c’était l’occasion de leur rappeler son parcours durant la campagne électorale de l’élection présidentielle de 2019. « J’ai rejoint la crouse de l’élection avec mes propres moyens et en déployant mes propres efforts. Il y a eu, aussi, les jeunes qui y ont contribué. J’ai refusé les financements. L’ère des partis politiques, dans plusieurs pays, a pris fin. Les réseaux sociaux ont conduit vers un nouveau système », a-t-il déclaré.
Là où il a raison et là où il a tort
En voilà une pique qui ressemble bien au Chef de l’État, lui qui semble accorder une importance démesurée aux réseaux sociaux. Chose qu’il vient de prouver avec ses derniers propos et pour laquelle il a été critiqué à plusieurs reprises. Il a, certes, pris le soin de ne nommer aucune formation politique. Or, il est clair qu’il s’adressait à son adversaire de toujours parmi les partis politiques : Ennahdha. Et connaissait les possibles liens entre Ennahdha et le Qatar…
D’un autre côté, le président a à la fois raison et tort. Il a raison dans le sens où l’ère des partis politiques s’est bel et bien achevée, mais seulement en Tunisie. Les partis tunisiens, en effet, n’ont rien des véritables partis politiques en bonne et due forme, porteurs de projets et d’idées. On en dénombre près de 220 et aucun n’a su apporter quoi que ce soit à la Tunisie. Pour ces partis, les dernières élections de 2019 étaient un fiasco et une baffe.
D’un autre côté, le président a tort car une démocratie ne saurait bien fonctionner sans les partis politiques. Ces partis, s’ils sont bien structurés, forces de proposition et sérieux, constituent un contre-poids au pouvoir et animent le débat dans l’espace public… Ce qui n’est pas le cas de nos partis en Tunisie.
F. K
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