Malgré la conjoncture mondiale difficile, les Tunisiens Résidents à l’étranger (TRE), où qu’ils soient, contribuent tangiblement à l’économie tunisienne. Les transferts de devises, sans surprise, n’ont pas diminué jusqu’en novembre 2020, bien au contraire !
Selon les données de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), ils ont atteint 5,2 milliards de dinars durant les 11 premiers mois de l’année, contre 4,7 milliards de dinars durant la même période en 2019 (+500 millions de dinars).
Voilà qui confirme leur rôle crucial dans l’économie. Pas seulement : une fois encore, ces transferts de devises de la diaspora tunisienne ont dépassé, de de loin, les recettes touristiques. Durant les 11 premiers mois de 2020, ces dernières ont à peine atteint 1,88 milliard de dinars, contre 5,22 milliards de dinars durant la même période l’an dernier.
Dire qu’il n’y aura pas de saison touristique cette année en Tunisie n’était donc pas une exagération. Il s’agit bel et bien de la réalité. Cela devrait donner à réfléchir, notamment du côté des décideurs politiques en Tunisie. Les différents gouvernements ne juraient que par le tourisme, notamment celui d’Elyes Fakhfakh qui espérait booster le tourisme malgré la crise sanitaire, alors qu’il savait que la partie était perdue d’avance. Investir dans le tourisme, c’est bien, mais il faut aussi se tourner vers d’autres secteurs (agriculture, textile…) et, aussi, les oubliés de la Tunisie, à savoir les TRE, qui ne sont considérés que comme des rapporteurs de devises – « l’ourou » comme on dit péjorativement en Tunisie – et des vacanciers de seconde classe par rapport aux touristes étrangers.
Autre élément à signaler : les réserves en devises, à la date du 3 décembre 2020, ont atteint 153 jours d’importation selon la BCT, ce qui équivaut à 22,180 milliards de dinars. Là encore, le TRE y sont pour quelque chose.
A méditer.
F. K