21
Voilà qui est inquiétant. L’Agence européenne des médicaments (AEM), qui délibère actuellement sur la délivrance d’autorisations à plusieurs vaccins contre le Covid-19, s’est dit mercredi la cible d’une cyberattaque, alors que la course à la vaccination des populations est désormais lancée sur la planète.
« L’AEM a été l’objet d’une cyberattaque. L’agence a rapidement ouvert une enquête complète, en étroite coopération avec la police », a indiqué l’agence européenne, basée à Amsterdam, sans toutefois préciser quand l’attaque a exactement eu lieu ni par qui elle a été précisément menée.
Ce qui a été fait un peu plus tard par le laboratoire BioNTech, en tête dans la course aux vaccins contre le Covid-19.
« Aujourd’hui, nous avons été informés par l’Agence européenne des médicaments (EMA) que l’agence a fait l’objet d’une cyber-attaque et que certains documents relatifs à la soumission réglementaire pour le vaccin candidat COVID-19 de Pfizer et BioNTech, BNT162b2, qui a été stocké sur un serveur de l’EMA, ont été consultés illégalement » a précisé le laboratoire. « Il est important de noter qu’aucun système de BioNTech ou de Pfizer n’a fait l’objet d’une brèche dans le cadre de cet incident et que nous ne savons pas si des participants à l’étude ont été identifiés grâce aux données consultées » ajoute le communiqué « Pour l’instant, nous attendons de plus amples informations sur l’enquête de l’EMA et nous y répondrons de manière appropriée et conformément à la législation européenne. L’EMA nous a assuré que la cyber-attaque n’aura pas d’impact sur le calendrier de son examen ».
*Décision le 29 décembre
L’AEM, qui contrôle les médicaments de l’ensemble des 27 Etats membres de l’UE, doit rendre en effet le 29 décembre au plus tard sa décision sur une autorisation conditionnelle du vaccin Pfizer/BioNTech, déjà approuvé au Royaume Uni et à Bahreïn. Un verdict sur le vaccin de Moderna doit être rendu d’ici le 12 janvier. Le régulateur européen des médicaments procède également à l’examen d’autres vaccins développés par l’université d’Oxford et AstraZeneca ainsi que Johnson & Johnson.
La cyberattaque à l’encontre de l’AEM a eu lieu après une série d’avertissements ces derniers mois autour de piratages et tentatives de hacking en lien avec la pandémie de covid-19, visant laboratoires et entreprises pharmaceutiques occidentales. A ce jour, cinquante-et-un candidats vaccins sont testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d’essais, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
(Le Parisien, avec AFP)