Où en est-on dans le scandale des ordures italiennes larguées à Sousse ? Une enquête parlementaire, à titre de rappel, a été ouverte sur le sujet, sachant que plusieurs zones d’ombre persistent au sujet de cette affaire. L’Instance du contrôle financier a établi un rapport qui confirme l’implication de la société exportatrice. Celle-ci a délibérément dissimulé des informations sur les ordures en questions.
Il s’agissait en fait, d’ordures ménagères et non de déchets en plastique. La même société a composé avec des fonctionnaires de l’Agence Nationale de la gestion des déchets (ANGED) en dehors des voies officielles. De ce fait, l’ancien directeur général-adjoint de l’Agence en question possède sa part de responsabilité dans ce scandale. C’est lui, selon le rapport de l’enquête, qui a donné son accord pour l’importation des déchets alors que cela ne relevait pas de ses compétences.
D’autres implications, notamment chez la Douane
Autre responsable impliqué : le directeur du recyclage et de la valorisation des déchets qui, pour sa part, a participé aux prélèvements des échantillons à partir d’un seul conteneur. Pis encore : il n’a pas consulté la direction générale avant d’agir. Il a donné son accord pour les déchets en l’espace de 2 heures, un jour férié et à partir de son adresse mail personnelle. Il a également validé le cahier de charges.
D’autre part, l’enquête révèlent que les services de la direction générale de la douane n’ont pas pu inspecter le type de déchets. Pas seulement : ils n’ont pas réussi à obtenir les documents nécessaires relatifs à cette affaire. La douane, selon l’enquête, a donc validé 70 conteneurs en l’espace de 15 minutes sans prévenir les autorités compétentes, affirmant qu’il s’agit de déchets en plastique alors que ce n’était pas le cas.
Le laxisme des autorités concernées a été déploré par l’enquête. « Le représentant du ministère des Affaires Locales et de l’Environnement a été absent lors de la réunion du 8 juillet 2020 […] Il faut contraindre la société exportatrice à restituer les déchets à leur pays d’origine [l’Italie] car elle n’a pas respecté les procédures en vigueur, sachant que les sanctions disciplinaires n’ont pas été appliquées aux responsables et aux agents impliqués », lit-on encore dans le rapport de l’enquête.
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