La technique de pêche à la charfia, des îles Kerkennah, vient d’être inscrite par l’UNESCO, sur la liste représentative du patrimoine culturel de l’humanité.
Cette décision vient d’être annoncée par lors de la 15ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine immatériel relevant de l’UNESCO, indique le site de l’organisation onusienne.
» La candidature satisfait aux critères d’inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité « , a déclaré à cette occasion le comité.
La pêche à la charfia aux îles Kerkennah (situées à environ 18 kilomètres au large de la ville de Sfax), est une technique de pêche artisanale traditionnelle. Celle-ci exploite passivement les conditions hydrographiques, le relief marin et les ressources naturelles sur mer comme sur terre.
Cette pêche fixe circonscrit, grâce à des murs de palmes incrustées dans le fond de la mer, un chemin triangulaire. Les poissons, entrainés par la marée descendante, s’engouffrent dans des chambres de capture puis dans des filets ou des nasses. Ils ne peuvent plus en ressortir contrairement à ceux pêchés à l’aide de chaluts qui raclent les fonds marins, les poissons restent vivants et à jeun dans les nasses jusqu’au moment de la levée.
La Charfia est installée, par habitude, entre l’équinoxe d’automne et le mois de juin pour permettre à la faune marine de se régénérer. Ceci la rend une technique amie de l’environnement et adaptée aux normes de préservation de la faune marine.
Ce dispositif est aussi conservé comme une tradition ancestrale associée à d’autres rites conviviaux. Elle suppose par ailleurs une excellente connaissance de la topographie sous-marine et des courants marins. Pour de longues années, cette technique ancestrale a été pratiquée et perçue comme un facteur d’unité sociale et d’appartenance pour les habitants de l’archipel.