La problématique de la pénurie des médicaments en Tunisie a été remise au goût du jour ce mardi 29 décembre 2020 par le président de l’association des pharmacies d’officines, Nadhem Chokri. S’exprimant dans une déclaration accordée à l’agence TAP, il rappelle que la Tunisie fait face à une grande pénurie et qu’elle a du mal à s’approvisionner en médicaments. Cette crise touche essentiellement les pharmacies privées.
Plusieurs médicaments sont concernés, notamment ceux qui sont destinés pour le traitement des maladies graves. La cause selon le syndicaliste : La mauvaise gouvernance, la crise des caisses sociales, notamment la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) et l’incapacité de la PCT (Pharmacie Centrale de Tunisie) à assurer l’approvisionnement en médicaments.
Pour sa part, le président du syndicat des pharmaciens d’officines, Mustapha Laaroussi, estime que cette crise devrait durer jusqu’en 2021. Il est nécessaire, selon lui, de s’attaquer à la racine du problème.
Une problématique de longue date
Ce n’est pas la première fois que les questions de la pénurie des médicaments et de la crise du secteur soient évoquées. Au sein de la PCT, la gouvernance laisse à désirer à bien des égards. En effet, les hôpitaux publics sont nombreux à se procurer des médicaments, mais sans forcément les payer à l’achat. Cela constitue un énorme manque-à-gagner pour la PCT. Pis encore : l’institution centrale semble avoir fait des choix stratégiques qui n’ont, justement, rien de stratégiques. En effet, elle importe des médicaments de l’étranger, en devises, alors que des produits équivalents sont fabriqués à l’échelle nationale.
Bref, il est temps de se pencher, enfin et sérieusement, sur la crise de l’industrie pharmaceutique. Il faut commencer par encourager l’industrie nationale. La PCT, pour sa part, doit assainir son mode de gouvernance. Ce serait déjà un premier pas, mais il y encore du pain sur la planche.
F. K