Il fallait s’y attendre : le déficit budgétaire de la Tunisie a plongé de 80% jusqu’en octobre 2020 par rapport à la même période en 2019, atteignant les 6,6 milliards de dinars. C’est ce qui ressort des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État.
C’était, en effet, prévisible compte tenu du contexte sanitaire marqué par la crise de la COVID-19. Celle-ci a engendré la baisse des recettes fiscales de l’État et a conduit à l’augmentation des dépenses liées, en partie, aux mesures sociales et, en grande partie, à l’endettement extérieur.
Dans ce contexte, les recettes de l’État ont baissé durant les 10 derniers mois de 2020 par rapport à la même période en 2019, passant de 26,1 milliards à 24 milliards de dinars (-7,7%). La baisse des recettes fiscales, principale cause de cette dégringolade, a été de 7,7% : de 23,5 milliards à 21,7 milliards de dinars. Pour leur part, les recettes non fiscales ont diminué de 7%, atteignant les 2,3 milliards de dinars.
Masse salariale : 77,5% des dépenses de fonctionnement
Concernant les dépenses, elles ont atteint les 26,9 milliards de dinars jusqu’en octobre 2020. La masse salariale reste lourde, beaucoup trop lourde : les dépenses liées aux salaires ont augmenté de 12,8%, atteignant les 15,8 milliards de dinars. Ainsi, elles représentent 77,5% du total du budget du fonctionnement de l’État – 20,4 milliards de dinars -.
Dans ce même contexte, le service à la dette a aussi augmenté : 9,7 milliards de dinars, dont 6,6 milliards pour le remboursement du principal et 3,1 milliards de dinars rien que pour les intérêts.