La visite très attendue de la délégation gouvernementale à Washington le 3 mai prochain pour négocier un nouveau programme de financement avec les responsables du Fonds Monétaire international (FMI), de la Banque Mondiale (BM) et du trésor américain, ne cesse de susciter moult interrogations quant à sa réussite notamment en cette conjoncture difficile.
Si certains observateurs estiment que la délégation tunisienne risque de ne pas retourner en Tunisie « avec grand-chose« , d’autres considèrent que les voyants sont plutôt au vert et ce, pour plusieurs raisons.
Un programme de réformes économiques détaillé a été, à cet effet, élaboré pour appuyer la démarche de négociations à Washington. S’articulant autour de six principaux axes à savoir la libération de l’économie, la réforme fiscale, la réforme du système de subvention, l’amélioration du rendement de l’administration, la transformation des entreprises publiques ainsi que l’investissement et la relance économique, ce programme bénéficierait d’un vaste consensus des différents intervenants comme l’assure le conseiller économique du chef du gouvernement, Abdesslem Abassi à nos confrères d’Il Boursa.
Outre la multiplication des séances de travail et des entretiens entre le chef du gouvernement et certains membres de son équipe particulièrement le chef de la diplomatie et le ministre des Finances, la Kasbah s’est lancée depuis quelques temps dans une course contre la montre pour intensifier les rencontres avec les représentants diplomatiques des partenaires stratégiques de la Tunisie. L’objectif étant de garantir une meilleure coordination et de chercher les moyens pour réussir cette rencontre.
Reçus au Palais de la Kasbah, les ambassadeurs américain, français, allemand ainsi que l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE) en Tunisie ont, en effet, donné des signaux plutôt positifs en réaffirmant la disposition de leurs pays à soutenir notre pays.
Donald Blome, ambassadeur des Etats Unis à Tunis, a assuré que son pays s’engage à soutenir la Tunisie dans ses négociations avec le FMI pour fournir les ressources financières nécessaires au pays. Il a ajouté que les USA s’engagent à appuyer les efforts de développement en Tunisie et à contribuer à faire réussir le processus démocratique.
Cet entretien a également permis au chef du gouvernement d’évoquer les démarches menées pour coordonner les efforts avec les pays amis de la Tunisie la veille de la visite de la délégation gouvernementale à Washington.
Outre les rencontres avec les représentants diplomatiques des partenaires stratégiques de la Tunisie, la lettre adressée au chef du gouvernement, Hichem Mechichi, par la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva a été plutôt rassurante contrairement aux lectures faites par certains « experts de mauvais augure » évoquant l’éventuelle abstention du FMI et de la BM de continuer à soutenir la Tunisie. Faisant suite à la demande du gouvernement tunisien en date du 19 avril, dans laquelle il sollicite un nouveau programme d’appui du FMI à son programme de réforme, cette lettre est venue réaffirmer la disposition de l’institution de Bretton Woods à soutenir la Tunisie en cette circonstance difficile.
« Je salue les efforts de votre gouvernement pour affronter la crise de la Covid-19… En outre, je note avec satisfaction que vous êtes déterminés à dialoguer avec les principaux partenaires sociaux ainsi qu’avec les partenaires internationaux de la Tunisie, s’agissant des réformes prioritaires à mener…J’ai demandé à mon équipe d’entamer des entretiens techniques avec vos services dès que nous aurions reçu votre programme de réforme… Nous serions aussi ravis de discuter avec la délégation tunisienne lors de sa venue à Washington. » peut-on lire dans ladite lettre.
Kristalina Georgieva a terminé en assurant que le FMI est, et restera, un partenaire fiable pour la Tunisie.
A méditer par les pseudos experts qui animent les plateaux télés et radio.
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