9
La préparation des JO de Tokyo s’apparente à un marathon couru en marche arrière pour ses organisateurs. L’opposition des Japonais ne cesse de grimper, alors qu’une quatrième vague de Covid-19 met le système de santé nippon sous tension.
Depuis leur renaissance à la fin du 19e siècle, la préparation des Jeux Olympiques n’a jamais été une promenade de santé. Mais celle de l’été 2021, drôlement dite « Tokyo2020 » pour économiser en frais d’affichage, s’apparente à un marathon couru en marche arrière pour ses organisateurs. À 66 jours de la cérémonie d’ouverture ceux-ci se réveillent chaque matin en opposition avec les proverbiaux anti-Jeux, une bonne partie de la presse d’opinion mondiale et jusqu’aux citoyens du pays hôte. Mauvais joueurs, ces Japonais ? Ces derniers n’avaient jamais embrassé ces jeux avec enthousiasme depuis qu’ils ont décroché leur organisation ; l’irruption du Covid-19 les a changés en épreuve de trop.
Sondage après sondage, ils manifestent leur opposition dans des proportions de plus en plus impressionnantes : 60%, 80% des personnes interrogées… « Les Japonais ont tendance à répondre au milieu dans les enquêtes d’opinion ; s’ils avouent être contre les JO, cela veut dire qu’ils sont vraiment contre », estime le directeur de la filiale japonaise d’un institut de sondages européen.
Ce scepticisme aura-t-il finalement raison du plus grand événement sportif de la planète? Droits dans leurs baskets, les organisateurs opposent aux Cassandre la batterie de précautions prises pour éviter tout contact entre les sportifs et leurs aréopages.
(Challenges)