Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a accordé une interview au journal Français Le Figaro au cours de laquelle il est revenu sur plusieurs questions dont essentiellement la visite officielle effectuée par son homologue français Jeans Castex en Tunisie, les réformes économiques envisagées, la crise politique entre les trois présidences ainsi que la crise migratoire.
Hichem Mechichi a affirmé que plusieurs conventions dans les secteurs de l’enseignement, l’industrie, l’Energie etc devraient être signées en marge de la visite de Castex en Tunisie considérant que cette visite vient traduire le caractère exceptionnel des relations franco-tunisiennes.
En ce qui concerne l’expulsion des Tunisiens illégaux et radicalisés, Hichem Mechichi a affirmé que la Tunisie est prête à réadmettre les personnes qui n’ont pas vocation à rester en France rappelant que des accords de réadmissions ont été signés à cet effet. Quant à la crise migratoire, Hichem Mechichi a considéré que bloquer les migrants sur les côtes tunisiennes ou d’Afrique du Nord est insuffisant voire impossible. « La meilleure manière de les retenir chez eux, c’est de renforcer le partenariat avec les pays émetteurs. » a-t-il affirmé.
Quant aux négociations engagées par la Tunisie avec le FMI pour l’obtention d’un prêt de 3,3 milliards d’euros et la crise d’endettement, Hichem Mechichi a considéré que cette démarche basée sur un plan de relance bien préparé était rationnelle pour sortir la Tunisie de son marasme économique.
Concernant la levée du système des subventions sur les produits de base, Mechichi a assuré qu’il ne s’agit pas de la suppression des subventions mais plutôt d’un meilleur ciblage pour que les aides sociales fournies par l’Etat soient destinées directement aux personnes nécessiteuses comme c’est le cas partout dans le monde. « Moi, je n’ai pas besoin que l’Etat subventionne mon pain. Ma responsabilité est de stopper cette chute » a-t-il affirmé. Hichem Mechichi a estimé que son indépendance partisane lui donne la liberté pour décider ce qui est nécessaire pour le pays.
En réponse à la question du quotidien sur « la guerre » entre les trois présidences, Mechichi a considéré que le terme « guerre » n’est pas approprié expliquant la situation par la transition démocratique que connait le pays. Selon lui, il s’agit d’une question de temps d’adaptation. « Le gouvernement a reçu une large confiance du Parlement. Mais, il y a des interprétations constitutionnelles diverses. Malgré cela nous assumons nos responsabilités. La première étant de sauver le pays. Toutes les institutions du pays doivent nous rejoindre dans cette démarche « a-t-il affirmé.