La 25e session des JCC qui se tiendra du 29 novembre au 6 décembre 2014 fonctionne grâce aux efforts de l’équipe de travail et les moyens à la disposition de la direction de cet événement.
Dora Bouchoucha a également assuré que la direction des JCC ne paye jamais pour faire venir des stars. En plus, il n’y a pas de programmation à l’avance qui permettra à la direction des JCC d’inviter de grosses pointures. Quid du programme ?
Un programme hétéroclite
«La 25e édition des Journées cinématographiques de Carthage se veut une fenêtre sur le monde et un pont entre les cultures…». C’est ainsi que Dora Bouchoucha, la directrice des JCC 2014, a introduit aux représentants des médias cet évènement ode au cinéma africain et qui deviendra, grande nouvelle, à partir de cette année, annuel.
Sur un total de 547 films reçus par le Comité du festival, 53 films ont été choisis pour participer à la compétition officielle: 15 films d’auteurs, 19 films documentaires et 16 courts-métrages.
Le Maroc a été le pays qui a proposé le plus de films (13 films au total dont un seul a été retenu pour la compétition officielle). L’Égypte, quant à elle, a proposé 28 films, et 76 courts-métrages tunisiens ont été proposés, conjuguant la forte dynamique de cette catégorie en Tunisie.
Il est à noter par ailleurs que presque 70% des films de la sélection officielle proviennent des pays arabes contre 30% originaires des pays africains. Des statistiques qui traduisent la faible production de films dans l’Afrique Subsaharienne vue les conjonctures économiques et sociales hormis le pays de Mandela (l’Afrique du Sud) qui demeure une exception.
Les JCC 2014 seront marquées par le retour de la section «Compétition nationale» qui met en concurrence les films tunisiens. Cette section a été supprimée en 2010, et mettra en compétition 12 films tunisiens.
Les JCC voyagent dans les régions de la Tunisie
Comme à l’accoutumée, les cérémonies d’ouverture et de clôture des JCC se dérouleront au Théâtre municipal de la ville de Tunis avec la projection de ces deux évènements au cinéma le Colisée. Le film qui sera à l’honneur à l’ouverture est «Timbuktu, le chagrin des oiseaux» d’Abderrahman Sissako (Mauritanie).
Cette édition inaugure une nouvelle ère: elle s’invite dans les régions de l’intérieur de la Tunisie dans un souci de décentralisation du produit cinématographique et dans l’optique de faire profiter une majorité des Tunisiens des projections de films inédits.
Plusieurs salles ont été auditées et 6 villes à l’intérieur du pays ont été retenues pour des projections à Kairouan, Jendouba (dans sa nouvelle salle de cinéma parfaitement restaurée), Thala, Gafsa, Médenine et Menzel Bourguiba.
Parier sur le cinéma jeune
Une autre nouveauté qui caractérisera les 25ème Journées cinématographiques de Carthage, c’est le pari sur le cinéma produit par de jeunes réalisateurs qui en sont à leur 1ère ou deuxième production. «Cette jeunesse en tête de nos priorités trouve ici l’occasion de manifester son talent et son intérêt pour la culture à travers les projections de films, les rencontres, les débats et par la sélection où la majorité des films sont des premières ou deuxièmes œuvres», indique Dora Bouchoucha.
Par ailleurs, la section «Atelier de Projets» qui existe depuis 1992 (inspirée du Cinemart de Rotterdam) et considérée comme une section phare des JCC ayant fait des émules un peu partout dans le monde, se transforme en TAKMIL (finition en arabe) qui se traduira par un coup de pouce aux films africains et arabes en finition par l’attribution de Prix leur permettant de financer des travaux de postproduction. Ces bourses seront fournies par des organismes, à l’instar de CNC (France, 20.000 €), OIF (10.000 €), EUNIC (9.000 €), et ALECSO (5.000 €).
Quid des impondérables ?
On ne peut parler de Journées cinématographiques de Carthage sans parler de toutes les sections annexes et les projections en marge du festival qui ouvrent la porte à des films du monde avec un accent mis sur les films commerciaux qui attirent le grand public ainsi que les tables rondes, les festivités, la section du cinéma pour enfants qui sera parrainée cette année par l’UNICEF et les hommages.
Un accent sera mis sur le cinéma documentaire à travers les hommages rendus aux regrettés Samba-Félix Ndiaye et Omar Amiralay, et deux pays seront mis à l’honneur, avec la projection en hors compétition, des films de la Roumanie et du Chili. Le panorama du cinéma tunisien sera au rendez-vous avec la projection de plusieurs films tunisiens récents et un hommage spécial sera rendu au réalisateur tunisien Naceur Khemir.
Un couac…
Le réalisateur britannique Stephen Frears devait donner une leçon de cinéma dans le cadre du JCC 2014, qui se tiendra donc du 29 novembre au 6 décembre 2014. Dans un communiqué publié vendredi 14 novembre 2014, la direction des JCC explique cette absence par une coronarographie que le réalisateur a du subir, la veille, suite à une alerte cardiaque.
«Il lui est interdit de prendre l’avion pendant un certain temps», indique le communiqué, qui ajoute, qu’en remplacement, une master-class sur le cinéma britannique sera animée par Adrian Wootton, le directeur général du Film London & British Film Commission. Le cycle Stephen Frears, qui figure au programme des JCC 2014, sera cependant maintenu.
Toujours est-il que les JCC représentent un événement incontournable de la scène culture tunisienne. Rendez-vous est donc pris pour le 29 novembre…
Farouk Bahri