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Virage à 180 degrés, ou simple manoeuvre dilatoire ?
Le président du conseil Choura d’Ennahdha, Abdelkarim Harouni fait machine arrière en qualifiant de « mensonge » les fameuses indemnisations des victimes de l’ancien régime qu’il avait réclamées d’une valeur de 3000 milliards et dont il avait fixé la date limite de versement au 25 juillet.
« Il s’agit d’une affabulation montée de toute pièce à la Kasbah et sortie tout droit de là-bas, a-t-il déclaré à radio Express FM. J’appelle d’ailleurs à ouvrir une enquête pour délimiter les responsabilités de ce mensonge. Ceux qui mentent aux Tunisiens en les mettant en confrontation peuvent provoquer une guerre civile dans notre pays ».
Harouni a ajouté dans son interview à Express FM »: « La tromperie de l’indemnisation a été montée à la Kasbah et est sortie de là immédiatement après que le conseil Choura d’Ennahdha eut exigé la formation d’un gouvernement politique. Cette histoire est sortie également après mes déclarations qu’il y avait des lacunes dans la gestion de la Kasbah dues à l’ingérence des conseillers administratifs dans la décision politique », ajoute-t-il.
« Une catégorie de Tunisiens qui ne souhaitent pas la réconciliation nationale, le succès de l’expérience démocratique, ou la justice transitionnelle ont sauté sur cette affaire des lourdes indemnisations et ont voulu en faire une cause », soutient le dirigeant nahdhaoui.
« Le mot indemnisation, ou compensation n’existe pas ni dans la constitution ni dans la loi sur la justice transitionnelle. Quiconque se sacrifie pour la Tunisie ne doit pas demander à être indemnisé car la seule compensation qu’un combattant peut obtenir est de gagner sa lutte, ou de devenir martyr », conclut Abdelkarim Harouni.
H.A.