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Dans un communiqué publié lundi 16 août par son comité de défense, le député au parlement gelé, Yassine Ayari, incarcéré depuis le 30 juillet dernier dit ne pas reconnaitre les mesures exceptionnelles décidées par le président de la République Kaïs Saïed le 25 juillet dernier.
« D’ailleurs, j’ai envoyé un message écrit au chef de l’Etat dans lequel je lui ai exprimé ma position sur les événements politiques actuels, révèle-t-il. A mon avis, ce qui s’est passé le 25 juillet ne peut être qualifié juridiquement que de coup d’Etat, en violation de la Constitution que j’ai juré de respecter au début de mon mandat. Je ne reconnais pas du reste la décision du chef de l’Etat de geler le parlement et de fermer le siège de l’assemblée des représentants du peuple (ARP) par la force d’un char militaire. »
« Dans cette même lettre, j’ai évoqué les circonstances de « mon enlèvement », faisant assumer au président l’entière responsabilité de cet « enlèvement », ajoute-t-il. Je suis toujours député du peuple, aussi bien dans les faits que selon la loi. On peut parler dans mon cas de député emprisonné puisque le parlement est en situation de session permanente. D’ailleurs, je poursuis mon travail à partir de la prison puisque j’ai adressé dernièrement, par l’intermédiaire de l’administration de la prison une question écrite au ministre de la Justice sur les conditions d’incarcération dans les prisons tunisiennes à partir de l’exemple du pénitencier de Mornaguia. Depuis la maison d’arrêt, j’ai également écrit à l’Instance nationale de protection des données personnelles pour attirer son attention sur l’existence d’une violation du droit aux données personnelles et ce par la présence de plusieurs caméras installées dans la prison et dans les couloirs qui y mènent. Ces caméras fonctionnent de façon permanente, et m’écoutent et m’espionnent sans mon autorisation en violation flagrante de la loi. J’ai demandé à l’autorité d’intervenir pour exercer son contrôle et vérifier dans quelle mesure la loi est respectée. »
*Ayari demande à se faire vacciner en prison
Le député et président du parti Amel Wa Amal (Espoir et Action) a déclaré qu’il vit sous une menace grave pour sa santé, appelant au respect de son droit à la santé en lui permettant de se faire vacciner à l’intérieur de la prison en raison de la « violation du protocole sanitaire et du danger de contracter le Covid-19 à la lumière de la promiscuité forcée avec des prisonniers qui sont transférés quotidiennement dans les tribunaux et autres points chauds à risque de transmission de l’infection ».
Le député gelé a enfin indiqué avoir envoyé une copie de sa lettre à Amnesty International et à la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, décrivant les mauvaises conditions qu’il vit en prison, et qui se sont aggravées en raison de la détérioration de son état de santé.
H.A.