par Mohamed Ali Ben Sghaïer
Après les élections législatives, voilà le premier tour de la présidentielle qui confirme de nouveau que la Tunisie continue, malgré tout, sa longue marche vers la démocratie et cette expérience tunisienne ne cesse de susciter des réactions internationales. Suite à des épreuves électorales qualifiées d’“historiques” et “inédites” dans le monde arabe, la Tunisie est désormais sous le feu de la rampe. De hauts responsables des pays du monde entier, de grandes institutions internationales et bien d’autres organismes mondiaux ont salué l’expérience tunisienne et exprimé leur soutien inconditionnel et leur satisfaction quant à l’engagement des Tunisiens à réussir la transition démocratique de leur pays. Focus.
À l’instar de son homologue français, John Kerry, le Secrétaire d’État américain, a félicité le peuple tunisien pour son élection présidentielle qualifiée de «moment historique.»
M. Kerry a souligné que «Le chemin démocratique de la Tunisie restera une source d’inspiration pour tous les pays de la région et du monde qui veulent construire un avenir inclusif, pacifique et prospère.»
Le secrétaire d’État américain a rappelé le soutien qu’accordent les États-Unis à la Tunisie : «les États-Unis continueront à soutenir la transition démocratique de la Tunisie et à fournir une assistance économique et sécuritaire au peuple tunisien», a-t-il ajouté.
«Nous nous réjouissons de l’aboutissement du processus électoral présidentiel et nous nous engageons à travailler avec le gouvernement démocratiquement issu des élections», a-t-il aussi assuré.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a quant à lui réagi au sujet de cette épreuve électorale : «après les élections législatives et la rédaction d’une nouvelle Constitution, la Tunisie achève une étape importante de sa transition avec l’élection d’un nouveau président», a-t-il affirmé.
Et Frank-Walter Steinmeier d’ajouter : «la Tunisie sera ainsi un signe d’espoir qui prouve à de nombreux pays dans la région que la démocratie, le pluralisme et la coexistence pacifique entre les différentes tendances politiques sont possibles dans le monde arabe.»
Dans une déclaration accordée à Algérie presse service (APS), Abdelaziz Benali-Chérif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, a félicité les Tunisiens «pour le climat d’apaisement, de sérénité et de responsabilité» dans lequel s’est déroulé le premier tour de l’élection présidentielle. Il a ajouté que : «ce scrutin marque une étape décisive dans le processus de transition démocratique et constitue une nouvelle promesse pour un avenir rayonnant et prospère de ce pays frère.»
Les institutions internationales réagissent
Tout comme les responsables politiques étrangers qui ont exprimé leur satisfaction quant au déroulement de la présidentielle en Tunisie, des institutions et organismes mondiaux n’ont pas manqué l’occasion pour saluer l’expérience tunisienne.
Une déclaration a été communiquée par son porte-parole, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a adressé ses félicitations au peuple tunisien.
Il a indiqué que «le scrutin, mené d’une manière pacifique et ordonnée, marque une étape importante pour le processus de transition politique du pays.»
Le Secrétaire général a aussi salué le travail de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et ses efforts continus dans l’achèvement du processus et réaffirme que les Nations unies continueront à soutenir la consolidation du processus démocratique en Tunisie.
L’Union européenne a, elle aussi, salué le bon déroulement du scrutin présidentiel en Tunisie en invitant les électeurs à «compléter le processus électoral dans la transparence et le respect.»
L’UE soutient pleinement les efforts du peuple tunisien dans ce sens et a déployé une mission d’observation électorale présidée par Mme Neyts-Uyttebroek, membre du Parlement européen.
L’UE se dit prête à continuer à soutenir la Tunisie dans ses efforts vers la stabilité et le développement économique et social.
Dans le même sens, la Haute Représentante et Vice-Présidente Federica Mogherini et le Commissaire européen à la politique européenne de voisinage Johannes Hahn ont exprimé dans une déclaration conjointe leur engagement à soutenir la Tunisie: “Nous réitérons notre engagement à soutenir les futures autorités ainsi que la société tunisienne dans cette direction. Dans un esprit d’amitié et de confiance, nous appelons au renforcement du partenariat privilégié entre la Tunisie et l’Union européenne à travers toutes ses composantes”.
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a publié un communiqué saluant la bonne tenue du premier tour de l’élection présidentielle.
Jean-Marie Bockel, chef de la délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui a observé le premier tour de l’élection présidentielle du 23 novembre 2014 en Tunisie a déclaré que «dans la continuité des élections législatives, la bonne tenue du premier tour de cette élection présidentielle, marque une nouvelle étape dans la transition démocratique.»
La délégation de l’APCE a salué le professionnalisme de l’Instance supérieure indépendante des élections, qui a organisé ce scrutin de manière intègre et en toute transparence.
La délégation a toutefois souligné que certains aspects du processus électoral méritent d’être améliorés en bénéficiant, le cas échéant, de l’expertise de la Commission de Venise. La loi électorale devrait à l’avenir mieux encadrer le financement des candidats et de la campagne électorale, en insistant sur la transparence des sources, de l’utilisation et du contrôle de ces financements. La loi devrait également mieux prévenir les abus des ressources administratives durant les campagnes électorales.
Rappelons que la délégation de l’APCE, qui comportait onze membres, a été présente en Tunisie du 21 au 24 novembre. Elle a eu des entretiens avec plusieurs candidats à l’élection présidentielle, le Président de l’Instance supérieure indépendante pour les Élections, le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), des représentants des médias, de la société civile et des organisations internationales. Le jour du scrutin, elle s’est déployée en six équipes qui ont observé le vote à Tunis et aux alentours ainsi que dans les gouvernorats de Bizerte, Nabeul, Sfax et Sousse.