Il semble que les États-Unis ne soient pas encore totalement convaincus de la démarche du président de la République, Kaïs Saïed. D’ailleurs, comme nous l’avons souligné auparavant, leur position reste ambigüe à bien des égards.
Cette fois-ci, c’est le sénateur américain, Chris Murphy, qui s’est exprimé sur le sujet dans une chronique publiée dans The ctmirror ce lundi 27 septembre 2021. Il considère que le Chef de l’État tunisien n’a pas tenu les engagements qu’il avait pris vis-à-vis des Tunisiens, à savoir, selon lui, « la protection des Droits démocratiques » et la résolution des problèmes des Tunisiens.
Le sénateur américain est, par ailleurs, revenu sur sa dernière rencontre avec Kaïs Saïed en Tunisie, là où il « l’avait exhorté à mettre fin, rapidement, à l’état d’urgence et à présenter un plan pour restaurer la démocratie représentative ». « J’ai fait part des inquiétudes des États-Unis au sujet de la Tunisie au président tunisien, lui rappelant l’intérêt des États-Unis de faire progresser la démocratie et de garantir une économie saine pour le peuple tunisien », lit-on dans la chronique.
L’Américain poursuit en affirmant qu’aucun parti politique n’est privilégié au détriment d’un autre. C’est aux Tunisiens, selon lui, de trancher, et d’ajouter : « Mais la continuité des relations étroites entre les États-Unis et la Tunisie est liée à l’engagement de la Tunisie en faveur de la démocratie ».
L’Américain souligne, d’un autre côté, que Kaïs Saïed a promis de désigner un nouveau chef de gouvernement et de mettre en place un système plus efficace, ainsi qu’un gouvernement réactif. Or, lance-t-il encore, aucun calendrier, encore moins « un détail important », n’ont été fourni par Kaïs Saïed.
Il est clair que le président de la République ait pris beaucoup trop de temps pour se décider, enfin, à donner une feuille de route. Il fait même preuve d’un immobilisme total, alors que les Tunisiens ont, plus que jamais, besoin de décisions fortes et audacieuses. Kaïs Saïed a fait ce qu’aucun autre président post-2011 n’a fait : faire chuter la mafia d’Ennahdha – sachant qu’il reste encore du pain sur la planche -. C’est indéniable. Or, il doit tenir ses promesses, garantir la dignité des Tunisiens, les droits, les libertés… Toutefois, aucune ingérence dans les affaires de la Tunisie ne sera la bienvenue, d’où qu’elle vienne, y compris des États-Unis.
F. K