Par Jamel Eddine Bouachba
Comment y remédier ? à notre sens il faut d’abord assainir l’environnement éducatif, les établissements primaires et secondaires doivent retrouver leur statut de sanctuaire du savoir, rétablir la discipline sous toutes ses fromes ; vestimentaire, linguistique… les élèves des collèges et lycées seront munis de cartes d’accès, pour éviter l’intrusion de personnes étrangères dans ces établissement soit pour vendre des produits prohibés ou pour agresser quelqu’un, les surveillants contrôleront à l’intérieur, la police protègera à l’extérieur, les parents ne doivent plus envahir les cours des écoles primaires, ni essayer de s’introduire dans les classes, nous y reviendrons.
Voyons maintenant comment se pratique l’apprentissage des langues dans nos écoles primaires, sachant que l’apprentissage de la lecture et de l’écriture sont des acquisitions fondamentales, car d’elles dépend l’avenir de l’enfant, c’est grâce à cet apprentissage que l’élève pourra cumuler et mémoriser les autres connaissances.
Deux méthodes sont utilisées à travers le monde, toutes deux ont pour but, de faire comprendre à l’enfant qu’il y a un lien entre les signes écrits “les graphèmes” et les sous du langage parlé “les phonèmes”, toutes deux donnent une connaissance, une information un message.
I/ La méthode synthétique : c’est la plus ancienne et la plus simple, mais seulement en apparence, on enseigne d’abord le nom des lettres, après on habitue l’enfant à les réunir en syllabes, puis en mots, puis en phrase, cette méthode de prime abord logique pour l’adulte qui l’a conçue et barbante pour l’enfant, elle est aussi dévalorisante pour lui, car elle ne tient pas compte de son âge mental. Un enfant de six ans peut soutenir une conversation animée avec ses parents ou ses amis, il est même capable de dire des blagues ou sortir des boutades, car il maîtrise sa langue maternelle (le dialectal chez nous) et pour l’enfant ânonner des lettres des syllabes —b, a, ba— est une corvée rebutante, sans compter que cette méthode fait appel à plus d’attention et d’énergie chez l’enfant.
II/ La méthode globale : initiée, disent certains, par Pascal, d’autres la rattache à l’abbé Redonviller, mais c’est Nicolas Adam qui, le premier, publia en 1787 —jetant les bases de la méthode globale- un livre intitulé “La vraie manière d’apprendre une langue quelconque”, et ce n’est qu’au début du XXe siècle, qu’un médecin belge, le Dr Decroly, donna une forme cohérente à la méthode globale, cette méthode a pour point de départ la phrase et non la lettre, selon lui, il importe avant tout que l’enfant se rende compte, que ce qu’il lit a un sens, nous jugeons que cette méthode est meilleure que la première, bien que nous la trouvions incomplète.
En Tunisie on utilise une méthode mixte : “méthode d’acquisition des compétences de base”, conseillée par la Banque mondiale qui finance le projet, cette méthode a connu une réussite relative dans le secteur de la formation professionnelle, qui ne nécessite pas de grandes compétences linguistiques, car basé surtout sur la manipulation des outils et des machines-outils, pour le reste c’est un fiasco, comme tout le monde peut le constater, nous verrons plus loin pourquoi ?
Peut-on penser une autre méthode d’apprentissage des langues ?
À suivre