La Tunisie se classe aujourd’hui dans le peloton de tête des pays exportateurs de « Djihadistes » vers les foyers de tensions a prévenu Abdellatif Hannachi, expert et enquêteur spécialisé dans le domaine du terrorisme, du financement et de la lutte contre la contrebande.
Sur un total de 4000 Maghrébins qui combattent aujourd’hui en Syrie et en Irak, entre 2400 et 3000 « Djihadistes » seraient tunisiens, loin derrière, l’Algérie (800) et le Maroc (473) a-t-il déclaré à Réalités Online en marge d’une journée d’Etude sur le terrorisme et la contrebande organisée à Tunis par le Centre d’études et de recherches économiques et sociales (CERES).
L’expert en terrorisme a estimé que le nombre de Tunisiens qui combattent aux côtés des rebelles islamistes contre le régime en Syrie ou encore en Irak pourrait être plus élevé d’autant a-t-dit que les autorités ne disposent pas de recensement précis.
« Nombreux sont ceux qui ont été transférées vers les foyers de tension de manière illégale, a-t-il soutenu » regrettant que les autorités tunisiennes soient critiquées par la population les ONG depuis le gel en février 2011 des relations diplomatiques avec Damas. « La Tunisie est également accusée d’avoir abandonné ses fils établis en Syrie » a-t-il fustigé.
L’expert en terrorisme a dénoncé un réseau d’enrôlement et de recrutement dans lequel les mosquées joueraient un rôle central et accusé des parties sans les citer de financer et faciliter l’envoi de ces recrues en Syrie.
Pour juguler le phénomène qui persiste encore, Hannachi a recommandé de renforcer la présence de l’Etat sur les frontières en modernisant les moyens de surveillance, de lutter contre la contrebande et le trafic d’armes, de garantir la neutralité des mosquées et d’améliorer les conditions de vie de la population.
S.M