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Les élus français ont voté mardi un amendement à la proposition de loi sur le sport. Ils avaient déjà adopté une telle disposition lors du projet de loi sur le séparatisme, mais elle avait été retoquée à l’Assemblée.
Ils insistent. Les sénateurs ont de nouveau voté un amendement interdisant le port du voile lors d’une compétition sportive. Ils l’avaient déjà fait lors du projet de loi controversé sur le séparatisme, ce qui avait été ensuite gommé par l’Assemblée.
Ce vote est survenu dans le cadre de l’examen de la proposition de loi sur le sport mardi et mercredi au Sénat. Le texte comprend par ailleurs des mesures sur la gouvernance des fédérations et sur la possibilité voulue par le foot français de créer une société commerciale pour gérer les droits télé.
L’amendement Les Républicains (LR) a été adopté par 160 voix pour et 143 contre. Il interdit « le port de signes religieux ostensibles » lors d’« événements sportifs et compétitions sportives organisés par les fédérations sportives et les associations affiliées ». Les sénateurs LR avaient déposé en décembre une proposition de loi sur le sujet.
*Opposition de la ministre des sports
La ministre chargée des sports, Roxana Maracinenau, a donné un avis défavorable à cet amendement et mis en avant le contrat d’engagement républicain, issu de la loi séparatisme précisément, que doivent désormais signer les fédérations et les associations sportives.
Les sénateurs ont aussi voté un amendement LR visant à éviter « les certificats de complaisance » qui permettent d’être dispensé d’EPS (éducation physique et sportive) pour des motifs autres que médicaux.
Par ailleurs, le gouvernement a demandé aux sénateurs de revenir sur une mesure votée en commission au Sénat visant à imposer l’instauration de douches et de vestiaires dans de futurs locaux de bureaux, car « prématurée » et mettant en avant la nécessité d’en parler avant « aux acteurs ».
Les sénateurs n’ont pas adopté l’amendement du gouvernement, mais ont retouché la mesure, en la limitant à la douche et en retirant les vestiaires.
Ils ont aussi rejeté un autre amendement du gouvernement qui visait à étendre l’activité physique adaptée aux personnes en perte d’autonomie. Le rapporteur du texte, Michel Savin (LR), a plaidé pour que le sport sur ordonnance, qui n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale, le soit. « Avant d’étendre, il faudrait passer l’étape du remboursement en premier lieu », a-t-il plaidé. A la fin de mars, lors de l’adoption de cette proposition La République en marche (LRM), l’Assemblée avait élargi aux maladies chroniques, en plus des affections de longue durée (ALD), la possibilité de prescrire du sport. Le débat se poursuit mardi soir et mercredi.
(Le Monde, avec AFP)