C’est un fait notoire que la Tunisie a pu, à l’orée de son indépendance en 1956, compter sur des patriotes formés aux meilleurs écoles pour construire un État et des institutions viables.
Mohamed Chedli Sanchou qui vient de nous quitter pour un monde meilleur en fait assurément partie.
Après des études secondaires dans les prestigieux collèges Sadiki et Carnot, il gagna la France pour parachever sa formation au sein de l’école nationale de la Marine marchande de Marseille et l’école navale de Brest.
Auréolé de son titre d’ingénieur, il fut appelé par le secrétaire d’Etat Bahi Ladgham pour se consacrer à la création d’une marine nationale.
Le départ des cadres français de la marine créait un vide auquel il fallait remédier sans plus tarder.
Avec l’aide de son ami de toujours Bechir Jedidi, il jeta les bases de la marine nationale en attendant la livraison des premiers navires de guerre.
Les efforts du commandant Sanchou aboutirent à la création de la marine nationale en 1960 et à l’inauguration en 1962 en grande pompe et en présence de Bourguiba et tout le gouvernement de l’aviso escorteur « Dustur ».
Pour des raisons personnelles et après avoir fait montre d’un dévouement sans pareil, le défunt opta pour une carrière civile au sein de la STB et de la société AMS. Il consacrera une partie de sa vie professionnelle à l’expertise judiciaire en devenant une référence en matière de sinistres maritimes.
A près de 90 ans, Mohamed Chedli Sanchou s’est éteint entouré de l’affection de sa famille et de l’estime de tous ceux qui l’ont connu.
Il appartient à jamais à cette génération de bâtisseurs de la Tunisie moderne qui ont choisi de servir leur pays avec enthousiasme et désintéressement.
A l’heure où notre pays se vide de ses compétences, il est bon de rappeler que le commandant Sanchou et tant d’autres ont fait le choix inverse d’y rester et de contribuer à son développement.
Paix à son âme.
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