Sans perdre de vue son caractère revendicatif de défense des intérêts des chefs d’entreprises et de promotion du label responsabilité sociale de l’entreprise, la CONECT a entrepris la réalisation de grands projets en matière de formation de jeunes compétences et de création de nouvelles entreprises par de jeunes promoteurs dans les régions défavorisées du pays.
Une mention particulière est à porter au crédit de la CONECT : militer en faveur de la promotion de l’investissement et du financement de l’entreprise. Le bilan des activités 2014 présenté par Tarek Cherif et son équipe ainsi que le programme proposé pour 2015 sont représentatifs du dynamisme de la Centrale patronale.
Principaux évènements organisés en 2014
CONECT a organisé le 27 mars la 3e conférence sur la RSE avec pour thème “le partenariat public-privé, vecteur de développement”.
Un accord de financement relatif à la création d’une plate-forme CIEP a été signé le 9 mai avec “le qatari financial fund” destiné à accompagner dans leur cheminement entrepreneurial 500 nouveaux entrepreneurs dans 14 régions.
La 2e édition du Forum “Maal wa Aamel” a été organisée le 11 juin à Carthage avec la participation de 80 investisseurs originaires des pays du golfe dans le but de les inciter à investir dans des projets de développement en Tunisie.
CONECT a participé du 20 au 27 juin à la mission économique itinérante en Afrique subsaharienne. Le 23 juin a eu lieu une journée portes ouvertes relative aux entreprises d’entraînement (formation pour l’emploi) qui ont enregistré une progression de 80% en matière de placement dans l’emploi.
Un Forum d’affaires réunissant la diaspora tunisienne a été organisé le 27 novembre et a porté sur le thème “nouveaux contextes, nouvelles perspectives d’investissements”. Il s’agissait d’attirer les compétences et les potentialités tunisiennes vivant à l’étranger pour les inciter à investir en Tunisie et à implanter des projets économiques créateurs d’emplois.
Pourquoi JOB CONECT ?
JOB CONECT est un label qui comporte essentiellement deux produits. D’abord un site Web destiné à faire coïncider offres et demandes d’emploi de façon opérationnelle en permanence. C’est www.jobconect.org.tn. Ensuite un salon annuel où les chefs d’entreprises exposent leurs besoins en recrutements de compétences et reçoivent les diplômés demandeurs d’emplois.
Lors de la première édition en 2013, 60 entreprises avaient proposé 350 postes d’emplois et avaient reçu 3500 visiteurs. Le taux de recrutement à atteint 43%. Lors de la deuxième édition en 2014, 82 entreprises étaient présentes avec 1320 offres d’emplois.
2500 candidats se sont présentés. Il y a là une bonne initiative qui mérite d’être poursuivie car elle booste le recrutement à travers des interviews. N’oublions pas qu’il y a 120.000 offres d’emplois non satisfaites dans notre pays. Faute d’employabilité élevée des demandeurs
La plate-forme CIEP
La QFF a accordé un don à la CONECT de 7 millions de dollars destiné à financer l’ensemble de la chaîne de valeurs relative à la création de 500 nouvelles entreprises sur cinq ans, réparties sur 14 gouvernorats.
Cette chaîne de valeurs comporte la communication faite dans les régions pour faire connaître le projet, la sensibilisation des jeunes promoteurs, l’identification des projets, leur sélection par des comités régionaux ainsi que la présentation des dossiers aux banques pour financement ainsi que la formation des jeunes promoteurs.
Etant donné que la plupart des jeunes promoteurs ne disposent pas de fonds propres, le don sert à financer les fonds propres également.
Il y a aussi le coaching et l’accompagnement des promoteurs par les experts de la CONECT en vue de les assister dans la gestion de leurs entreprises durant les deux premières années.
Au cours de cette première phase l’objectif consiste à identifier vingt projets dans chacun des 14 gouvernorats en vue de sa présentation aux banques, la moyenne de création d’emplois étant de huit emplois par projet.
Une tournée de présentation du projet CIEP a été organisée les 17, 27 et 28 août dans les gouvernorats de Bizerte, Kairouan, Medenine, Tataouine et Gabès. Du 8 au 14 septembre c’était le tour des gouvernorats de Tataouine et Sidi Bouzid.
Jusqu’ici le nombre de projets identifiés est de 47, qui totalise la création de 296 emplois pour un investissement total de 9.821.000 D.
28 projets ont été transmis pour financement à la BFPME et 16 à la BTS pour les trois gouvernorats de Bizerte (15) Sidi Bouzied (14) et Tataouine (18).
Dire les quatre vérités au peuple tunisien
Au cours du débat qui a suivi la réunion avec les journalistes, Tarek Cherif a été amené à faire part du contenu de ses entretiens avec M. Habib Essid, Chef du gouvernement.
Les responsables de la CONECT ont suggéré au Chef du gouvernement de révéler au peuple tunisien la situation économique réelle du pays afin de le préparer aux sacrifices et aux réformes douloureuses qui nous attendent.
En effet, beaucoup de citoyens ne connaissent pas l’ampleur des difficultés financières et économiques du pays, ce qui explique, sans le justifier, la multiplicité des mouvements sociaux et des revendications salariales. “Il faut dire les quatre vérités au peuple tunisien”.
Se mobiliser pour l’investissement
En matière de dossiers chauds, la CONECT a plusieurs propositions. La priorité c’est la relance de l’investissement or le Code de l’investissement n’a pas été révisé, ce qui constitue un handicap vu le manque de visibilité pour les investisseurs.
Il y a donc urgence pour promulguer un code incitatif qui soit stable dans le temps.
Le nouveau code de la fiscalité n’a pas été non plus adopté pour simplifier et réunir toutes les mesures fiscales en un seul document. L’assiette fiscale doit être élargie à tous les revenus mais aussi alléger le pression en adoptant le principe de l’équité fiscale.
Il faut organiser la lutte contre l’évasion fiscale, notamment celle provoquée par la contrebande.
L’Administration tunisienne mérite d’être réformée pour simplifier les procédures et être plus efficace tandis que la décentralisation adoptée par la constitution n’a pas encore été traduite dans les faits.
Quelles solutions pour le financement des PME ?
L’investissement, qui est à la base du processus de la croissance économique, ne peut être provoqué que s’il y a des instruments de financement appropriés mis à la disposition des entreprises. Or les trois banques publiques sont à court de liquidités et ont besoin de réformes profondes : assainissement des portefeuilles, recapitalisation, injection de capitaux privés minoritaires (20 à 30%) instauration d’une bonne gouvernance. Selon la CONECT, toutes les banques privées sont sous-capitalisées et ont besoin de doubler ou tripler leur capital en cinq ans.
Il y a un besoin de créer une banque tunisienne puissante à l’étranger pour accompagner les entreprises qui s’implantent à l’international.
L’exemple du Maroc est édifiant à ce propos. En effet les banques marocaines représentent 50% du système bancaire de l’Afrique de l’Ouest.
La CONECT suggère d’imposer aux banques privées un ratio de crédits d’investissement à respecter face à la l’invasion des crédits à la consommation.
Des banques et des fonds d’investissement doivent être créés dans les régions.
Ridha Lahmar