Directeur de l’université de la Manouba, Chokri Mabkhout, universitaire et linguiste, fait désormais partie des six meilleurs romanciers arabes pour l’année 2014 avec son premier oeuvre “El-Talyani” en lice pour le prix international du roman arabe “Booker”.
“El-Talyani” a été sélectionné dans la short-list des 6 romans candidats au Prix international du roman arabe “Booker” 2015, votre sentiment ?
Au premier regard tous les signes étaient rassurants quant à la sélection de “El-Talyani” dans la short-list des 6 romans en lice au “Booker” en raison de l’écho qu’il a eu auprès des lecteurs. Notamment le lecteur lambda. En dépit du résultat final, je ne peux être que ravi. Non parce qu’il s’agit de mon premier roman mais simplement pour la reconnaissance littéraire dont l’oeuvre a fait l’objet au niveau du monde arabe, riche en oeuvres romanesque. Sa sélection au départ des 180 œuvres romanesques proposés, ensuite des 16, et finalement parmi les 6 meilleurs romans prouve que les lecteurs et les membres du jury, écrivains, critiques et universitaires, partagent le même avis.
Vous avez été encouragé mais aussi critiqué vous en gardez quoi aujourd’hui ?
Je n’ai pas été critiqué au contraire l’éloge que j’ai reçu m’a ému. Cependant, un seul individu a estimé que mon roman est incomplet sur le plan artistique. C’est un critique égyptien. Avec tout le respect que je dois à son avis, il ne faut pas oublier qu’il est un concurrent au prix Booker. Ajoutant à cela que trois de ses compatriotes figurent dans la liste des candidats dans cette compétition littéraire. Je ne prétends pas avoir écrit un oeuvre que même les anciens romanciers n’ont pas pu produire et j’accepte la critique mais il est clair que le critique égyptien était partial. Au final c’est son avis et je le respecte.
Vous êtes chercheur en littérature et directeur de l’université de la Manouba comment vous êtes venu à ce nouveau monde ?
Cet oeuvre n’a pas frappé à ma porte, il s’est imposé. Peut on demander à un poète comment a-t-il écrit son premier poème ? Non. C’est exactement le cas pour “El-Talyani”. Je ne me suis jamais dit que j’allais produire un roman. Je ne l’ai jamais planifié non plus. Je n’ai fait qu’écrire. De toute façon les thèmes abordés ne peuvent être mis à nu qu’avec ce genre d’écriture, ou contestation conflits et contradiction fusionnent.
Vos pronostics concernant vos chances de remporter ce prix ?
Sa sélection parmi les six meilleurs oeuvres romanesques au monde arabe constitue un appui positif pour cette nouvelle aventure que j’ai entamé avec “El-Talyani”. Toutefois, rien n’est impossible. Chaque oeuvre est voué à un destin. J’espère que mon oeuvre sera voué à un avenir radieux.
Propos recueillis par O.I