Dans le sud-est de l’Algérie, au cœur de Djanet, une ville animée de 14 mille âmes, l’effervescence était à son comble le 29 juillet alors que des milliers de Touaregs ont afflué pour célébrer avec éclat le festival de la Sebeiba. Pendant dix jours, cette fête extraordinaire marquera la fin d’une querelle ancestrale datant de trois millénaires, au terme de laquelle les tribus touarègues, El Mihane et Zelouaz, ont enfin enterré la hache de guerre qui les séparait.
Un mélange unique des cultures
La Sebeiba, vibrant au rythme des festivités d’Achoura du calendrier musulman chiite, revêt un caractère tout à fait unique. Selon la tradition orale, la fin du conflit aurait été scellée lorsqu’une nouvelle cruciale s’est répandue, annonçant la mort du pharaon égyptien, comme dans le récit biblique, alors qu’il se lançait dans une poursuite effrénée de Moïse et de la tribu des Israélites, finissant par périr dans les flots de la mer Rouge.
Une danse rituelle envoûtante
Les hommes, parés tels des guerriers ancestraux, s’affrontent en une danse circulaire au sein d’un rituel sacré, tandis que les femmes, parées de somptueux bijoux, célèbrent l’événement en chantant avec ferveur. L’esprit de fraternité et d’harmonie règne parmi les Touaregs, ce peuple semi-nomade d’origine berbère, fidèle pratiquant de l’islam, dont les territoires traditionnels s’étendent sur des parcelles en Algérie, en Libye, au Niger, au Mali et au Burkina Faso, baignés par les déserts majestueux. Voici un aperçu de la célébration de la Sebeiba de l’année dernière.
THE SEBIBA ⚔ 🇩🇿
In Algeria, the Sebeïba designates a competitive celebration practiced by two communities of Djanet. It mixes dance, singing, and wearing traditional costumes…#Algeria #tradition #Algerianheritage#djanet #desert #Sahara #touareg pic.twitter.com/Msa7vBMaY6
— ᴅᴊᴀᴢᴀɪʀ ᴄᴜʟᴛᴜʀᴇ© (@DjazairCulture) September 5, 2022
Au creuset de l’histoire
Le cadre de cette célébration grandiose est la ville de Djanet, nichée à 1.500 kilomètres au sud-est d’Alger, une cité millénaire qui témoigne d’une histoire riche, remontant à plus de 3 mille ans. En 2014, la reconnaissance ultime est venue de l’UNESCO qui a inscrit le rituel et les cérémonies de la Sebeiba sur sa prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Une réconciliation symbolique et éblouissante
Ainsi, le festival de la Sebeiba illumine la région de son éclat culturel, unissant les cœurs et les esprits dans un pas de danse empreint de traditions ancestrales. La fin de la querelle tribale devient un symbole puissant de réconciliation, faisant rayonner la diversité et la richesse de la culture touarègue auprès des visiteurs émerveillés qui se laissent emporter par cette épopée envoûtante.