Un vent de changement politique souffle sur l’Afrique, avec deux coups d’État récents au Niger et au Gabon, laissant les interrogations s’élever quant aux répercussions possibles de ces événements sur la Tunisie. L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE) a exploré les implications de ces crises pour la Tunisie ainsi que les effets escomptés sur les relations du pays avec les nations d’Afrique subsaharienne.
Deux coups d’État, une seule genèse
Le mois dernier, le Niger a été le théâtre d’un coup d’État militaire qui a ébranlé la scène politique. À peine quelques semaines plus tard, le Gabon a également été secoué par un putsch, survenu après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo à l’élection présidentielle. Bien que ces deux événements semblent distincts, ils partagent des similitudes frappantes, notamment leur origine au sein de la garde présidentielle et leur capacité à mobiliser une large part de la population.
Les répercussions régionales
Ces secousses politiques ont des répercussions potentielles sur toute la région, en particulier pour les pays voisins de la zone sahélo-sahélienne. Bien que la Tunisie n’ait pas de frontières communes ni de partenariats économiques majeurs avec le Niger et le Gabon, elle n’est pas à l’abri des conséquences de ces crises. En particulier, l’instabilité grandissante au Niger pourrait présenter un risque sérieux pour la sécurité et la stabilité de la Tunisie.
Menaces sécuritaires multiples
Ce risque sécuritaire pourrait se manifester de plusieurs manières, toutes pouvant entraver l’économie tunisienne. L’IACE met en avant un risque amplifié d’afflux de migrants. L’Institut s’attend à une augmentation des flux migratoires vers les frontières tunisiennes, ce qui pourrait mettre une pression considérable sur les ressources nationales et le système social.
Par ailleurs, l’IACE alerte sur la contrebande et les trafics illégaux. L’organisme s’inquiète de la prolifération de la contrebande et d’autres activités illégales pouvant perturber l’économie tunisienne, en particulier le commerce frontalier.
En troisième lieu, l’instabilité régionale est mise en avant. Pour l’IACE, l’instabilité croissante dans la région sahélo-sahélienne augmente le risque d’activités terroristes à proximité, ce qui représente une menace majeure pour la sécurité nationale.
Implications Économiques
Sur le plan économique, bien que les échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne ne représentent actuellement que 3 % du total, les répercussions économiques dépendront en grande partie de la manière dont la Tunisie choisira de traiter avec les nouveaux régimes au pouvoir dans ces pays. Bien que ces conséquences soient encore limitées à court terme, elles ne doivent pas être négligées.
La nécessité de s’adapter
En outre, ces coups d’État récents exacerbent l’instabilité politique persistante dans la région sahélo-sahélienne, compliquant davantage les efforts de développement économique. Face à cette réalité, la Tunisie doit impérativement adapter sa stratégie économique en Afrique, en prenant en compte les situations de vulnérabilité et en intégrant le facteur de risque, y compris sur le plan de la sécurité, dans ses relations commerciales avec les pays africains.
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