Dans le vaste paysage de la production africaine de pétrole, le Nigéria se maintient inlassablement en tête de la course, rivalisant sans relâche avec l’Angola pour la couronne du premier producteur de pétrole du continent. Toujours est-il que cette renommée est actuellement éclipsée par un nuage sombre de protestations et de grèves imminentes.
Un géant pétrolier en grève
Les travailleurs de l’industrie pétrolière nigériane s’apprêtent à rejoindre une grève nationale d’une ampleur sans précédent à partir de mardi prochain. Deux autres puissants syndicats ont rallié la cause, appelant à une grève nationale illimitée à partir du 3 octobre, secouant ainsi le géant africain de la production pétrolière.
La colère monte face à la hausse du coût de la vie
La raison de cette agitation est la montée inexorable du coût de la vie au Nigeria, une menace qui plane désormais sur la production pétrolière du pays. La grève, alimentée par l’indignation face à la flambée des prix du carburant et des produits alimentaires, a trouvé sa source dans la décision du président Bola Tinubu de supprimer les subventions sur les carburants peu après son investiture fin mai.
Le président a également levé le contrôle des changes, plongeant le naira dans une dévaluation vertigineuse face au dollar. Ces mesures drastiques ont provoqué une inflation à un niveau inégalé depuis dix-huit ans, freinant ainsi la consommation de carburant.
Une interruption de la production pétrolière pourrait avoir des effets indésirables
Le pétrole demeure la principale source de devises du Nigeria, mais les vols massifs de pétrole ont gravement grevé les finances du pays au fil des années. Selon l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), la production de brut nigérian atteignait 1,18 million de barils par jour en août 2023.
Le gouvernement face à un dilemme
Le président Tinubu a justifié la suppression des subventions sur les carburants en arguant que le gouvernement ne pouvait plus se permettre de les financer. En 2022, ces subventions ont coûté au gouvernement la somme colossale de 10 milliards de dollars, creusant ainsi les déficits budgétaires et faisant grimper la dette publique.
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