Les réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) qui se déroulent actuellement à Marrakech marquent un tournant significatif pour le continent africain. Pour la première fois en 50 ans, ces institutions monétaires se sont réunies en Afrique, soulignant l’importance cruciale de la région dans l’économie mondiale.
L’Afrique au centre de l’économie mondiale
Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a martelé l’importance de l’Afrique pour l’avenir économique mondial dès le début des réunions. « Un XXIe siècle prospère nécessite une Afrique prospère, » a-t-elle souligné, insistant sur la nécessité de combler le fossé entre le Nord, où se concentre le capital, et le Sud-est, en particulier l’Afrique, où résident la jeunesse et l’avenir.
Plaidoyer pour l’annulation de la dette
Les attentes étaient élevées avant ces réunions, notamment en ce qui concerne le financement climatique et la lutte contre la pauvreté en Afrique. Alors que le continent abrite encore une grande part de la population la plus démunie du monde et est souvent aux prises avec des crises humanitaires, les pays en développement regroupés au sein du G24 ont plaidé en faveur de l’annulation de la dette des pays les plus vulnérables et les plus pauvres, dont la dette est en grande partie détenue par des banques multilatérales de développement et le FMI.
Le FMI a répondu à cette pression en convenant de créer un 25e siège à son conseil d’administration, dont le 3e sera dédié à l’Afrique sub-saharienne, une mesure qui entrera en vigueur dans un an, rejoignant ainsi la BM qui avait pris une décision similaire en 2014.
Complexités de la restructuration de la dette
Cependant, malgré ces annonces, des mesures concrètes font défaut, en particulier en ce qui concerne la question de l’endettement. Plus de vingt pays africains sont actuellement confrontés à une crise de la dette ou se trouvent sur le point d’y basculer. Dans certaines régions, le service de la dette représente plus de 40% du budget de l’État, rendant impossible la réalisation d’investissements essentiels tels que l’accès à l’eau potable et à l’énergie.
Les négociations de restructuration de la dette sont souvent complexes, en raison des intérêts divergents des créanciers, notamment la Chine et les pays occidentaux regroupés au sein du Club de Paris.