Les fintechs tunisiennes sont en pleine croissance, mais elles rencontrent encore de nombreux obstacles, dont un cadre réglementaire jugé trop restrictif. Selon la première édition du baromètre fintech tunisien, publié par TunisienStartups, 53% des fintechs considèrent le cadre réglementaire national comme « décourageant ». Les deux réglementations qui posent le plus d’obstacles à ces startups de la technologie financière sont le code des changes et la loi sur les établissements de paiement.
Le code des changes, qui régit les opérations de change, est jugé trop complexe et restrictif par les fintechs. Il leur impose notamment de détenir une autorisation de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour effectuer des opérations de transfert d’argent. La loi sur les établissements de paiement, qui encadre les activités des prestataires de services de paiement, est également jugée trop contraignante. Elle impose notamment aux fintechs de disposer d’un capital social minimum de 1 million de dinars tunisiens (environ 300 000 euros).
En outre, l’absence d’un sandbox réglementaire, qui permet aux fintechs de tester leurs produits et services dans un environnement contrôlé, est également perçue comme un frein à l’innovation. Faute de cadre réglementaire adapté, les fintechs tunisiennes peinent à se développer. Elles sont notamment confrontées à des difficultés d’accès au financement et au marché.
Pourtant, les fintechs ont un rôle important à jouer dans la digitalisation de l’économie tunisienne. Elles peuvent contribuer à améliorer l’inclusion financière, à faciliter les transactions et à réduire les coûts. Le gouvernement tunisien a pris conscience des enjeux liés au développement des fintechs. Il a lancé un plan d’action pour soutenir l’écosystème fintech, notamment en simplifiant le cadre réglementaire.
Ce plan d’action devrait permettre aux fintechs tunisiennes de surmonter les obstacles auxquels elles sont confrontées et de jouer pleinement leur rôle dans la transformation digitale de l’économie tunisienne.
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