Le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis, Habib Tarkhani, a déclaré ce mercredi 17 janvier 2024 que le procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis a autorisé l’ouverture de trois enquêtes contre une avocate, en référence à la présidente du parti destourien libre Abir Moussi. Cette dernière est accusée l’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien conformément aux dispositions de l’article 72 du Code pénal.
Il a confirmé que dès la fin des investigations, le parquet général de la Cour d’appel de Tunis a autorisé au procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis l’ouverture de trois instructions contre l’avocate en question.
Tarkhani a précisé que les deux premières affaires étaient liées à deux plaintes déposées par le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, qui l’a accusée d’avoir publié une vidéo sur ses médias sociaux le 26 janvier 2023, accusant l’Instance de falsification des élections, et d’avoir publié une deuxième vidéo le 27 janvier 2023, affirmant que l’Instance falsifierait les élections et proférant des accusations diffamatoires à son encontre.
En ce qui concerne la troisième affaire, Tarkhani a expliqué qu’elle a été autorisée suite à une plainte déposée par l’Union générale tunisienne du travail, qui a accusé Abir Moussi ainsi que certains parmi ses partisans, d’avoir manifesté devant le siège de la centrale syndicale le 27 mai 2023, occupant ainsi sa cour et perturbant son fonctionnement. Elle est également accusée d’avoir scandé des slogans diffamatoires hostiles à l’UGTT.
Il convient de noter que les trois plaintes étaient accompagnées de procès-verbaux d’huissier.
Il est à rappeler que le membre du comité de défense d’Abir Moussi Me Karim Krifa, a déclaré lors d’une conférence de presse organisée lundi dernier qu’une nouvelle enquête a été ouverte à l’encontre de sa cliente en vertu de l’article 24 du décret 54, sur la base d’une plainte déposée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections représentée par son président depuis décembre 2022, l’accusant de diffamation et de diffusion de fausses informations. Krifa a considéré que cette affaire est une tentative de se débarrasser d’un adversaire politique sérieux au prochaine élection présidentielle.
Il convient de noter que Abir Moussi est mise en garde à vue dans le cadre d’une autre affaire depuis le 3 octobre 2023. Elle avait été arrêtée alors qu’elle s’apprêtait à déposer une plainte auprès du bureau d’ordre du palais de Carthage. Elle est accusée d’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien.