Face à l’augmentation des catastrophes naturelles et aux menaces du changement climatique, la Tunisie s’attaque de front aux problèmes d’inondations et de sécheresse. Deux programmes d’envergure ont été lancés par le ministère de l’Agriculture pour protéger les populations et les territoires. Le premier programme vise à protéger les villes et les terres agricoles contre les inondations. La première partie du projet, déjà achevée à 85%, s’étend sur 80 km de la frontière algérienne au barrage de Sidi Salem et a coûté 80 millions de dollars. La deuxième partie, qui concerne l’oued Medjerda et ses affluents, est en cours d’élaboration. Un premier appel d’offres a déjà été lancé.
Exploiter les excédents de précipitations
Le second programme vise à exploiter les excédents de précipitations pendant les périodes pluvieuses pour couvrir les besoins des régions les plus touchées par la sécheresse. Une étude a été lancée en 2016 pour modéliser les volumes excédentaires et identifier les meilleurs mécanismes de transfert. Le ministère de l’Équipement a également intensifié ses efforts. Les investissements alloués à la protection contre les inondations ont augmenté de 15 millions de dinars en 2011 à 195 millions en 2023. Une stratégie nationale est en cours de mise en œuvre, avec une étude stratégique de 12 millions de dinars pour cartographier les risques et ajuster les plans d’aménagement urbain.
Un bilan humain et matériel lourd
Les catastrophes naturelles ont des conséquences d’une grande ampleur en Tunisie. En effet, de 1980 à 2023, 1.098 personnes ont été tuées, 300.000 touchées et 45.000 habitations détruites ou endommagées. Les inondations de Nabeul en 2018 ont causé des pertes de 106 millions de dollars et 2.400 emplois perdus. L’élévation du niveau de la mer et l’augmentation des températures menacent la Tunisie. D’ici 2050, un quart de la zone côtière pourrait être affecté, avec des pertes économiques importantes. La probabilité d’inondations catastrophiques devrait également augmenter.
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