Réagissant à la polémique suscitée au lendemain des campagnes d’abattage des chiens errants dans diverses régions de la République notamment dans le Grand Tunis, le doyen des vétérinaires, Ahmed Rejeb, a déclaré que la lutte contre la rage en Tunisie est réglementée par un décret conjoint entre les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Intérieur, régissant l’abattage des chiens atteints de la maladie.
Rejeb a ajouté que les méthodes d’élimination des chiens infectés par la rage ont évolué au niveau mondial, avec l’apparition de nouvelles méthodes plus humaines pour abattre ces animaux telle que l’euthanasie animale. Il s’agit d’un acte médical vétérinaire à visée humanitaire destiné à abréger la vie d’un animal présentant une pathologie physique ou mentale à l’origine de souffrances pour lui-même ou son entourage
Rajab qui s’exprimait au micro de Mosaïque FM a ajouté que la propagation des déchets contribue non seulement à la propagation de la rage, mais aussi du kyste hydatique et de la leishmaniose.
Le doyen des vétérinaires a présenté les résultats d’une étude menée par l’Institut Pasteur en 2022, montrant que le coût des sérums utilisés en cas de morsure par un chien enragé s’élève à 6 millions de dinars, tandis que le coût total de la vaccination de tous les chiens errants ne dépasse pas 600 mille dinars, ce qui nécessite de concentrer l’effort sur le système de prévention en premier lieu.
Il convient de noter que le ministère de la Santé avait signalé une augmentation significative au cours des trois dernières années du taux de mortalité due à la rage, avec 15 décès enregistrés en Tunisie.
De son coté, la direction des soins de santé de base avait annoncé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la rage, célébrée le 28 septembre de chaque année, que le nombre de cas d’attaques par des animaux suspects est passé de 30 514 en 2010 à environ 42 000 en 2022, dont 31% ont été causées par des chiens errants.