L’agence de notation financière internationale, Fitch Ratings, vient de publier le 07 mars 2024 un nouveau rapport mettant en lumière les tendances et les perspectives du secteur bancaire tunisien, ainsi que les défis auxquels il est confronté.
Selon l’institution internationale, le secteur bancaire tunisien se prépare à répondre aux besoins croissants de financement de l’État pour l’année 2024. Dans son rapport, l’agence de notation financière internationale souligne que malgré une augmentation significative des dépôts bancaires (6 % de croissance), la demande de prêts demeure faible, ce qui maintient une liquidité favorable dans le secteur financier du pays.
Cependant, Fitch met en garde contre une dépendance excessive des banques et de la Banque centrale de Tunisie vis-à-vis du financement des besoins de l’État. Cette dépendance pourrait potentiellement fragiliser l’économie dans son ensemble et accentuer les pressions sur la liquidité bancaire en cas de difficultés de remboursement de la dette publique.
Le rapport révèle également que les banques ont eu recours à la Banque centrale pour un refinancement total inférieur à 9 milliards de dinars jusqu’à fin août 2023, démontrant ainsi une situation de liquidité adéquate.
Poursuivant ses démarches pour répondre à ses besoins financiers, l’État a levé 1 milliard de dinars sur le marché intérieur en février 2024, dépassant ainsi ses prévisions initiales. Cette somme s’ajoute à un financement de 7 milliards de dinars accordé par la Banque centrale pour soutenir le Trésor public, une partie de laquelle sera destinée au remboursement d’obligations européennes.
Les projections budgétaires pour 2024 indiquent une augmentation de 20 % des besoins nets de financement par rapport à l’année précédente, avec un montant total de 28,7 milliards de dinars. Bien que 40 % de ces besoins soient couverts par des emprunts intérieurs, le reste sera obtenu grâce à des financements extérieurs.
M.BB