Face à un budget fragilisé, l’État tunisien a sollicité l’aide de la Banque centrale de Tunisie (BCT) pour combler ses besoins financiers. La manœuvre, si elle n’a pas eu d’impact direct sur la création monétaire, met en lumière la situation économique délicate du pays et soulève des interrogations quant à son avenir. Il sied de souligner que les prêts directs font référence aux financements accordés par la BCT à l’État pour combler son déficit budgétaire.
Un recours aux prêts directs pour pallier le déficit budgétaire
Selon une note récente de la bourse Mac Sa, l’État a contracté des prêts directs auprès de la BCT à hauteur de 7 milliards de dinars (environ 2,12 milliards d’euros) pour financer son déficit budgétaire, estimé à 3,21 milliards d’euros en 2024. Cette stratégie, bien que temporaire, illustre les difficultés rencontrées par les autorités tunisiennes pour mobiliser des financements sur les marchés extérieurs.
Pour rembourser sa dette extérieure, l’État prévoit de recourir à des emprunts intérieurs et extérieurs à hauteur de 3,54 milliards d’euros et 4,96 milliards d’euros respectivement. Cependant, cette stratégie risque d’aggraver davantage la situation de la dette publique, déjà à un niveau préoccupant. Par ailleurs, il est à noter que la moitié des fonds versés par la BCT à l’État ont été utilisés pour rembourser des dettes extérieures, ce qui a entraîné une diminution des réserves de change du pays.
Un contexte économique délicat
Malgré les difficultés économiques, le taux d’inflation semble se stabiliser. D’après Mac Sa, il devrait s’établir à 7,3% en moyenne pour 2024, contre 9,3% en 2023. Cette tendance positive est toutefois fragile et pourrait être remise en cause par la pression sur le taux de change et la hausse des prix internationaux, notamment du pétrole et des métaux.
Malgré les défis à relever, des signes d’amélioration se font jour. La reprise du tourisme et l’augmentation des exportations devraient contribuer à soutenir la croissance économique. De plus, les réformes engagées par le gouvernement, bien que lentes, commencent à porter leurs fruits.
Avec une gestion macroéconomique prudente et des réformes structurelles ambitieuses, la Tunisie peut espérer sortir de la crise actuelle et retrouver une trajectoire de croissance durable et inclusive.
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