Promouvoir la culture des Droits de l’Homme au sein de l’école est une étape fondamentale pour enraciner la démocratie dans l’imaginaire et le vécu du peuple tunisien. C’est dans cet esprit qu’une convention a été signée depuis 2011 entre l’Institut arabe des Droits de l’Homme et le ministère de l’Éducation. Sa concrétisation est déjà en cours.
Le projet s’inscrit dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie nationale d’éducation à la citoyenneté, avec la collaboration de l’UNESCO et du PNUD et d’autres organisations, qui depuis février 2011 ont commencé à organiser des sessions de formation à l’adresse des jeunes, entre 18 à 24 ans, et à préparer du matériel pédagogique dans ce sens. L’idée est venue en constatant que tout en ayant joué un rôle fondamental dans la Révolution, les jeunes manquent de culture politique et de conscience citoyenne. En témoigne leur faible participation aux élections, mais aussi aux institutions de l’État. Le projet tend à les doter des outils nécessaires pour avoir une culture politique et participer activement à la prise de décision nationale. À cet effet, une convention a été donc signée le 17 mars 2011 entre l’Institut arabe des Droits de l’Homme et le ministère de l’Éducation, en impliquant les autres partenaires. Plus tard, un plan commun d’action a été mis en place, il repose sur trois axes principaux : l’élaboration d’une étude autour de l’inscription actuelle des principes de Doits de l’Homme dans les manuels scolaires ; la création de clubs de citoyenneté ; la formation du cadre pédagogique à cette culture afin de l’appliquer dans leur domaine d’activité.
300 enseignants à former
Le premier axe de travail consistait à effectuer un recensement sur la place qu’accordent les manuels scolaires à la culture des Droits de l’Homme. Une étude a été menée quant aux niveaux scolaires, à partir de la 5e année primaire jusqu’au baccalauréat (toutes spécialités confondues). Elle concerne les matières suivantes : arabe, anglais, français et les disciplines sociales et philosophiques.
Des comités ont été créés selon les spécialités concernées, lesquels ont tenu jusque-là cinq séances de travail dans le but de discuter d’une stratégie d’action. Il leur incombe d’analyser 90 livres (17.555 pages) en utilisant une méthodologie bien déterminée. La finalisation de l’étude est prévue pour le mois d’octobre.
Concernant la création des clubs de citoyenneté, la convention prévoit d’en lancer 28 sur tout le territoire à raison de quatre par région (Grand Tunis, Nord Est, Nord Ouest, Centre Est, Centre Ouest, Sud Est, Sud Ouest). Sept ont été déjà formés jusque-là. Ils sont composés d’enseignants, d’élèves et de représentants de la société civile. Il est aussi prévu d’élaborer un guide de formation pour les coordinateurs de ces clubs et de faire une étude comparative pour évaluer leurs activités et projets.
Le troisième volet de la stratégie concerne la formation du cadre enseignant et pédagogique à la culture de la citoyenneté et des Droits de l’Homme. Trois cents enseignants sont concernés par ces formations qui ont déjà débuté. Trois sessions sont prévues. Chacune comporte six séances et portera sur trois axes : les fondements des Doits de l’Homme et la légitimité internationale ; l’éducation à la citoyenneté ; les techniques de formation et de communication.
Le projet devrait se prolonger pour environ une année. Le but ultime est de renforcer la culture démocratique dans cette phase délicate de transition par laquelle passe la Tunisie.
Hanène Zbiss