Quatre anciens hauts responsables ayant exercé au sein du ministère de l’Equipement se sont présentés avant-hier à la chambre criminelle spécialisée dans l’examen des dossiers de corruption financière, au Pôle judiciaire et Financier à la capitale. Et ce, pour suspicion de corruption financière et administrative.
La suspicion en question est relative à une transaction publique pour la construction des ponts et des autoroutes laquelle a engendré de grandes pertes à l’Etat tunisien. Il est à noter qu’à côté des quatre prévenus suspectés d’avoir dilapidé l’argent du contribuable, un cinquième individu est aussi impliqué dans ce même dossier. Ce dernier est le frère d’un ancien député et se trouve actuellement en prison.
ça traîne depuis 2020 !
Les faits de l’affaire reviennent à l’année 2020 lorsque l’Instance Nationale de la Lutte contre la Corruption (INLUCC) a noté une suspicion de corruption dans un marché public supervisé par le ministère de l’Equipement et de l’Habitat. Parmi les marchés suspects, l’INLUCC a noté les travaux liés à l’axe routier RN9 et la route nationale X2. La corruption au niveau de ce dossier a engendré un énorme retard dans la progression, voire l’arrêt des travaux. L’enquête a permis de découvrir multiples dépassements administratifs notamment la destruction, la non-conformité et l’absence de multiples documents dont le plan général des travaux. Il était également question de falsification de documents dont les procès des travaux réalisés, les factures de paiement temporaires de différents projets relatif à la construction des ponts et autoroutes. Sur les documents suspectés d’avoir été falsifiés, figurent une signature du directeur général et qui aurait été imitée par un chef de service du ministère. Plusieurs tampons administratifs officiels ont également été imprimés sur ces mêmes documents lesquels n’ont jamais été enregistrés au bureau d’ordre ! Plusieurs autres suspicions de corruptions concernent aussi des certificats non-conformes. A noter que le chef du service de l’Administration générales et ponts et des autoroutes a passé devant le conseil de la discipline et l’affaire a été transmise aux autorités judiciaires compétentes.
L’INLUCC avait par ailleurs décelé multiples dépassements au niveau des travaux effectués sur des échangeurs, et sur les routes de Kairouan qui ont été effectués sans être conformes au cahier des charges.
Il est toutefois à noter que les avocats de la défense ont demandé de désigner des experts pour fixer les dépassements enregistrés et le coût des dommages. Le Tribunal a répondu favorablement à l’appel de la défense et a décidé de reporter l’audience au mois d’octobre prochain.
A.C.