A l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh répond une mer de colère et un océan d’indignation. Mais la fureur populaire indiffère l’axe américano-israélo-européen dans la mesure où, pour l’agresseur, hors des rapports de force, le droit n’existe pas. Aujourd’hui, l’Occident, impérialiste par tradition, applaudit, à la fois, les jeux olympiques et l’assassinat politique.
Soutien des génocidaires, Macron décrète une trêve solidaire des sports légendaires. Au sens mythologique et profond il a, mille fois, raison.
Mont élevé où résident les dieux gréco-romains, l’Olympe symbolise le surplomb divin du chaos humain. Protégeons, donc, la fête olympique et inscrivons par pertes et profits les massacres systématiques. Ce contraste, patent, infléchit quelques prises de position.
Elles gravitent, pour l’essentiel, autour d’une observation. Deux blocs mondiaux vouent, l’un pour l’autre, un vif ressentiment, fût-il explicité ou occulté. Ce réciproque désamour pointe le nez à divers détours. Ainsi le 26 juillet, première journée de la grand-messe, l’attaque infligée par l’inconnu, au TGV, substitue l’appréhension à la jubilation.
Par l’entremise d’indignés surgit la réaction opposée à la duplicité mondialisée. L’impérialisme peine à maintenir masquée sa face cachée.
Après le discrédit asséné à la Russie, l’absence de réaction abattue sur Paris aurait surpris. Le boomerang lancé par l’insolence retourne vers la France. Pour les Jeux olympiques, l’Hexagone accueille les athlètes israéliens et refuse de recevoir les sportifs soviétiques. De la différenciation, revendiquée par Macron, quelle est donc la raison ou la déraison ?
Un coup de semonce réagit au parti pris à Paris. Dès lors, l’interdépendance des sociétés se met à tisser une trame où les nœuds de tension conflictuelle brandissent une menace d’ampleur universelle. Soudain, l’attention va de la France à Gaza. Exclu de la fête sportive, le Kremlin diffuse une argumentation où il mentionne deux points : Macron bénit le génocide commis à Gaza par l’Etat filou et punit la guerre de récupération souveraine menée en Ukraine. D’autre part, ce deux poids deux mesures légitime la décision annoncée, à Moscou, pour attaquer ces Jeux olympiques par les techniques, efficaces, du cyberespace. Dès la réception de ce message mal-aimé, les médias occidentaux, paniqués, recourent aux experts et ces derniers proclament imparables ces moyens préconisés par la Russie mieux outillée en ce domaine sophistiqué.
Contre le « terrorisme », « tout fut prévu » sauf ce nouveau venu. L’ambiguïté ne cesse de canarder la capitale de l’antique empire colonial. A la cérémonie inaugurale du 27 juillet, la délégation algérienne commémore les centaines de morts algériens balancés dans la Seine par les Parisiens. Elle opère par des fleurs jetées là où furent catapultés les citoyens algériens le 17 octobre 1961. La réclamation de l’indépendance ne doit pas demeurer sans la plus sévère des conséquences. La noyade hante l’olympiade. De proche en proche fulmine la Palestine. La première médaille d’or, au tir à la carabine, revient à la Chine où le Hamas et le Fatah paraphent un accord sur la commune gestion de Gaza une fois obtenue l’évacuation de l’Etat-colon. Israël dénonce la Chine accusée d’ingérence. Aux Etats-Unis, Kamala Harris prend ses distances à l’égard de Biden : « Ce qui s’est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur… Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse ».
Outrée par la prison à ciel ouvert, Kamala Harris dénonce au moment où Paris chante et danse. Toutefois, elle justifie l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh. Par l’entremise de la haute finance et du système d’appartenance, « le peuple élu » téléguide l’Occident confronté à l’axe de la résistance. Le général Ori Gordin déclare : « Quand le moment viendra et que nous passerons à l’offensive, ce sera une offensive décisive ».
A peine un jour après, le tir, meurtrier, sur le galon occupé offre à Netanyahu l’occasion de sabrer les négociations.
Mais, avec la guerre d’usure, l’axe de la résistance compte sur l’endurance, chère à Bourguiba, pour venir à bout de l’impérialisme et de son impudence.
Avec un missile par-ci, un coup de couteau par-là et une mobilisation maximale qui n’en finit pas, certains pourraient songer à retourner d’où ils venaient. Voués à l’inéluctable triomphe de la justice, ainsi parlaient l’Iran, patient, et Zarathoustra.